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Nikolai Tokarev et Marcus Creed face-à-face à Bruxelles

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Brève
25 mai 2015
Nikolai Tokarev et Marcus Creed face-à-face à Bruxelles

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Jeudi 21 mai dernier, Russian Ragtime de Marcus Creed et Nikolai Tokarev rivalisait avec les terrasses estivales de la capitale européenne. Ce concert à Flagey fut un pendule entre le Chœur de la Radio Flamande (Vlaams Radio Koor) régnant sur le haut plateau du Studio 4 de Flagey et le pianiste virtuose Nikolai Tokarev, placé à l’avant-scène le regard tourné vers le chœur. Que le face à face commence !

Alternant tour à tour des chants d’une religiosité finement orthodoxe et des envolées pianistiques de swing américain, Russian Ragtime est un tableau insolite où le côté pile de la face passe du rire aux larmes. Vocalement, le Concerto sacré n° 32 « Skazhi mi, Gospodi, konchinu moyu » de Dmitri Bortnianski retentit au beau milieu d’un timbre choral lisse et policé (notamment en raison de l’absence de voix slaves) typiquement « germanique » se révélant d’une retenue étonnante (voire désopilante pour les amoureux des voix russes). Il faut attendre O Magnum Mysterium de Morten Lauridsen, Pilgrim’s Hymn de Stephen Paulus et Benedictio de Urmas Sisask pour que les chœurs fassent mouche ! A la direction du Vlaams Radio Koor, Marcus Creed y dessine des dissonances, des inflexions et des rebondissements rythmiques de mains de maître – non pas à la baguette mais au pinceau – à couper le souffle. De son côté, Nikolai Tokarev répond avec l’alléchante nonchalance de George Gershwin, d’Elena Kats-Charnin ou de George Linus Cobb rejoignant, pour le final seulement, le chœur des cueilleurs de coton de l’opéra Treemonisha de Scott Joplin en un écho ragtime des negro spirituals. Pour ce final, seule œuvre aux vertus populaires que le Vlaams Radio Koor interprétait, la tension des voix est déjà plus détendue (mais pas encore suffisamment pour ce type de répertoire).

Génie du phrasé rallentando dans lequel il intègre la musique du silence entre chaque note, le jeune pianiste russe Nikolai Tokarev est haut en couleur, un de ces rares virtuoses dotés de l’expressionisme de la Fugue de Kandinsky. En quittant les lieux, une image ne vous quitte plus : celle d’un prodige s’épanchant de tout son long sur les touches blanches et noires de son instrument autant que sur la palette sonore infinie des do dièses mineurs du célèbre prélude (op. 3, n° 2) de Rachmaninov. Un « tube » que l’on n’apprécie redécouvrir sans fin que s’il est sculpté à la manière d’un pianiste incomparable tel Nikolai Tokarev.

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Nikolai Tokarev © Benedikt Weingartner

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