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L'Elisir d'amore

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CD
13 novembre 2014
Comme à la scène !

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Melodramma giocoso en deux actes (1832), livret de Felice Romani d’après celui d’Eugène Scribe pour Le Philtre (1831) de Daniel François Esprit Auber

Détails

Nemorino

Placido Domingo

Adina

Ileana Cotrubas

Belcore

Ingvar Wixell

Dulcamara

Geraint Evans

Giannetta

Lillian Watson

Choeurs et orchestre du Royal Opera House, Covent Garden

Direction musicale

Sir John Pritchard

Les rééditions ont ceci de bon qu’elles nous permettent de remettre en perspective des jugements portés il y a plusieurs décennies. Ainsi cet Elisir d’amore, republié à partir d’une remastérisation des prises quadriphoniques originales (comme pour le récent coffret intégral studio Maria Callas, le son se découvre une fraîcheur insoupçonnée). L’enregistrement (réalisé entre mai et juin 1977) est en fait l’écho d’une production créée à Londres en décembre 1976, la distribution étant identique à l’exception du rôle de Nemorino, chanté par José Carreras à la scène mais remplacé par Placido Domingo pour le disque (vraisemblablement pour des raisons de contrats d’exclusivité). Et c’est ce qui fait tout le charme de cette édition qui associe la spontanéité du live et la perfection du studio. Pas un chanteur, Domingo compris bien qu’il soit, en quelque sorte, une pièce rapportée, qui ne chante en même temps qu’il ne dit. Chaque mot est ainsi coloré avec une gamme complète d’émotions, de la bonhommie à la tristesse, ce qui est la base même (quoique bien oubliée) du chant belcantiste, le rodage de la scène rendant passionnantes les interactions entre les personnages, jusqu’au moindre récitatif.

Placido Domingo n’est pas, sur le papier, le Nemorino idéal. Sa « Furtiva lagrima » n’est pas au niveau de celle de Luciano Pavarotti (pour l’immédiate beauté du timbre) ou d’Alfredo Kraus ou de Carlo Bergonzi (pour la leçon de chant), pour n’en citer que quelques unes. Néanmoins, l’air est chanté sans effort apparent, avec goût et musicalité. Surtout, le rôle ne se limite pas à un air : enjoué, sympathique  et bien chantant, le ténor espagnol se fond dans cette troupe aguerrie comme s’il avait lui-même participé à la série de représentations, en musicien et acteur accompli. Ileana Cotrubas a pour elle la beauté d’un timbre unique, une voix plus corsée qu’à l’ordinaire pour le rôle d’Adina, une parfaite musicalité. Néanmoins, on pourra regretter que son personnage soit un peu trop empathique et pas assez espiègle. En Belcore, Ingvar Wixell fait mentir ses origines suédoises par une caratérisation digne d’un vieux routier italien : là encore la musicalité s’allie à la théâtralité. Le gallois Sir Geraint Evans est un peu oublié aujourd’hui : il fut pourtant l’un des tous premiers chanteurs britanniques à connaître une carrière internationale, interprétant le Figaro des Nozze à la Scala, Falstaff à Vienne et au Metropolitan (un rôle qu’il enregistra avec Sir Georg Solti), Covent Garden restant son port d’attache (il y fit ses adieux en juin 1984 dans ce même rôle de Dulcamara). Si le timbre n’est pas exceptionnellement beau, l’intelligence de la caractérisation, drôle sans jamais sombrer dans la caricature, l’abattage et la gouaille, une parfaite musicalité et intelligence du mot, font tout le prix de cette interprétation. Citons enfin la Giannetta de Lillian Watson, un autre pilier de Covent Garden pour les rôles de coloratures, qui sait tirer parti de ce rôle mineur. Les choeurs du Royal Opera sont parfaits (une réserve personnelle cependant : leurs éclats de rire, leurs applaudissements et autres bruits divers pour « faire vrai » sont un peu déplacés au studio). A la tête d’un orchestre en très bonne forme, Sir John Pritchard offre une direction élégante et alerte, en phase avec les protagonistes vocaux. Ajoutons qu’une grande partie des coupures traditionnelles sont ici rétablies.  Au final, une version qu’on croirait enregistrée dans un théâtre italien, sans pour autant qu’elle n’affiche le moindre chanteur venu de la péninsule !

 

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❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

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Melodramma giocoso en deux actes (1832), livret de Felice Romani d’après celui d’Eugène Scribe pour Le Philtre (1831) de Daniel François Esprit Auber

Détails

Nemorino

Placido Domingo

Adina

Ileana Cotrubas

Belcore

Ingvar Wixell

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Geraint Evans

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