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VERDI, Rigoletto — Busseto

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Spectacle
10 octobre 2015
Dans les pas de Verdi

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opera en trois actes de Giuseppe Verdi

Livret de Francesco Maria Piave d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo

Créé à Venise, le 11 mars 1851

Détails

Mise en scène

Alessio Pizzech

Décors et costumes

Alessio Pizzech

Lumières

Claudio Schmid

Il Duca

Carlos Cardoso

Sunghyun Kim

Rigoletto

Hayato Kamie

Dongyonh Hoh

Gilda

Maria Bagala

Daniela Cappiello

Sparafucile

Myeingjun Shin

Maddalena

Siqi LI

Giovanna

Da Mi Lee

Conte di Monterone

Elyar Tahouri

Marullo

Michele Patti

Matteo Borsa

Manuel Amati

Conte di Ceprano

Nicola Donini

Contessa di Ceprano

Marianna Menniti

Un paggio

Marianna Menniti

Coro del Teatro Regio di Parma

Orchestra del conservatorio di musica Arrigo Boito di Parma

Maestro del coro

Martino Faggiani

Directeur musical

Fabrizio Cassi

Festival Verdi, Busseto, samedi 10 octobre, 15h30

Imaginez un théâtre dans un village de 7 000 habitants… Mais attention, pas n’importe quel théâtre : une salle à l’italienne de 300 places délicieusement 19e, avec ses stucs, ses dorures, ses loges sur trois étages et ses fauteuils de velours pourpre… Et attention, pas n’importe quel village : Busseto, une commune de la province de Parme à laquelle est administrativement rattaché Roncole, le hameau où Giuseppe Verdi vit le jour le 10 octobre 1813. Edifié au sein de la demeure ancestrale de la famille Pallavicino acquise en 1856 par la municipalité et entièrement reconstruite en 1857 dans un style néo-gothique, ce théâtre compte tenu de sa localisation ne peut avoir une histoire ordinaire. Verdi participa au frais de sa construction à la hauteur de 10.000 livres mais, le considérant « couteux et inutile », refusa d’être présent le jour de son inauguration, le 15 août 1868. En hommage au compositeur cependant, les femmes portaient ce jour-là des robes, et les hommes des cravates, de couleur verte. On y joua Rigoletto et Un ballo in maschera. Par la suite, presque tous les opéras de Verdi y furent représentés, certains dirigés par Arturo Toscanini (Falstaff en 1913 pour le centenaire de la naissance du compositeur afin de lever les fonds qui servirent à ériger l’immense statue sur la place du village), d’autres par Riccardo Muti (Falstaff encore en 2001) et même Placido Domingo (en 2002) ! C’est à Busseto que se tient aussi chaque année le concours des voix verdiennes qui, en plus de cinquante éditions, a permis de révéler quelques grands interprètes de ce répertoire : Aprile Millo hier, Hui He aujourd’hui, pour n’en citer que deux mais la liste est longue.

Ce préambule pour expliquer le contexte dans lequel le Festival Verdi a choisi de situer la première représentation de Rigoletto, ce 10 octobre, jour anniversaire de la naissance du Maestro. Contexte chargé d’histoire et de références qui aurait pu intimider le metteur en scène Alessio Pizzech mais qu’il a choisi au contraire d’exploiter pour un résultat du meilleur effet. Son travail se présente comme un hommage au lieu même de la représentation, ce salotto buono di Busseto avec pour décor la réplique sur trois toiles en noir et blanc de la salle du Teatro. Hommage aussi à Rigoletto à travers des costumes conformes à une certaine imagerie populaire et l’utilisation de photographies d’interprètes mythiques de Gilda et de son père. Hommage enfin au monde de l’opéra en reprenant le procédé du théâtre dans le théâtre, sans toutefois en abuser. Gilda, au premier acte, est présentée en cantatrice ce qui permet une interprétation distanciée de « Caro nome ». Le procédé s’arrête là, ou presque. Au contraire de certains metteurs en scène, Alessio Pizzech a l’intelligence de ne pas s’enferrer sur une idée de départ qui, si séduisante soit-elle, ne saurait suffire à la dramaturgie de l’ouvrage. Fidèle au livret dans chacun de ses partis pris, il préfère se concentrer sur le mouvement avec une gestion des entrées et sorties, particulièrement habile compte tenu de l’exiguïté du plateau.


© Roberto Ricci

Pour boucler la boucle, la distribution comprend en alternance des chanteurs sélectionnés lors du dernier concours des voix verdiennes, à Busseto donc. Beaucoup d’asiatiques dans cette sélection avec, comme souvent dans leur cas, un chant d’abord technique. Da Mi Lee (Maddalena), Myeongjun Shin (Spatafucile) et Hayato Kamie, (Rigoletto) possèdent tous les trois de belles voix dont ils savent tirer parti. Mais la caractérisation demeure sommaire. Passe encore pour la mezzo-soprano et la basse dont le rôle est peu développé et l’investissement psychologique limité. Le baryton a davantage maille à partir avec une partition dont il détient les clés musicales, qu’il empoigne avec conviction mais qu’il lui faut encore approfondir en termes d’interprétation. La jeunesse n’est pas un atout pour chanter Rigoletto et la petite taille de la salle crée un effet de loupe, préjudiciable si absence comme si excès d’expression. Posséder l’âge – et le physique – du rôle s’avère en revanche un atout quand il s’agit de se glisser dans les habits du Duc de Mantoue. D’autant que Carlos Cardoso a également le sex-appeal vocal, la ligne souple, le médium solide et l’aigu insolent. S’il apprend à davantage contrôler son émission et s’il prend soin de ne pas dissiper son talent en gérant intelligemment ses prises de rôle, ce jeune ténor est à l’aube d’une carrière prometteuse. Daniela Cappiello laisse également entrevoir un potentiel certain. Sa Gilda à fleur de peau émeut et le chant offre de jolis moments, notamment un « Caro nome » finement ciselé jusque dans ses aigus les plus aériens. Verdi cependant est-il le mieux recommandé pour cette voix délicate à la projection modeste ? Dans la fosse minuscule, Fabrizio Cassi essaie de discipliner un orchestre en formation réduite qui s’égaille souvent.

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Opera en trois actes de Giuseppe Verdi

Livret de Francesco Maria Piave d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo

Créé à Venise, le 11 mars 1851

Détails

Mise en scène

Alessio Pizzech

Décors et costumes

Alessio Pizzech

Lumières

Claudio Schmid

Il Duca

Carlos Cardoso

Sunghyun Kim

Rigoletto

Hayato Kamie

Dongyonh Hoh

Gilda

Maria Bagala

Daniela Cappiello

Sparafucile

Myeingjun Shin

Maddalena

Siqi LI

Giovanna

Da Mi Lee

Conte di Monterone

Elyar Tahouri

Marullo

Michele Patti

Matteo Borsa

Manuel Amati

Conte di Ceprano

Nicola Donini

Contessa di Ceprano

Marianna Menniti

Un paggio

Marianna Menniti

Coro del Teatro Regio di Parma

Orchestra del conservatorio di musica Arrigo Boito di Parma

Maestro del coro

Martino Faggiani

Directeur musical

Fabrizio Cassi

Festival Verdi, Busseto, samedi 10 octobre, 15h30

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