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VERDI, La traviata — Saint-Etienne

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Spectacle
13 mars 2013
Avec le chœur

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe VERDI

La Traviata
Opéra en trois actes sur un livret de Francesco Maria Piave (1853)
d’après La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils.

Mise en scène
Jean-Louis Grinda
Décors
Rudy Sabounghy
Costumes
Jorge Jara
Lumières
Laurent Castaingt
Chorégraphie
Eugénie Andrin

Violetta Valery
Joyce El-Khoury
Alfredo Germont
Stanislas de Barbeyrac
Giorgio Germont
Vincenzo Taormina
Flora Bervoix
Marie Karall
Annina
Patricia Schnell
Il Dottore Grenvil
Frédérc Caton
Il Barone Douphol
Vladimir Kapshuk
Gastone de Letorieres
Frédéric Diquero
Il Marchese d’Orbigny
Guy Bonfiglio
Giuseppe
Tigran Guiragosyan
Il Commissionario
Daniel Marinelli
Danseurs
Eugénie Andrin
Heathcliff Bonnet
Jimmy Coelho Martins
Serge Le Borgne
Yorma Loringett
Konstantin Neroslov

Chœur Lyrique Saint-Étienne Loire
Chef de chœur
Laurent Touche
Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire
Direction musicale
Laurent Campellone

Grand Théâtre Massenet de Saint-Étienne, mercredi 13 mars 2013, 20h00

 

Tout commence par le silence de l’orchestre tandis que le rideau se lève sur les murs délabrés de ce qui fut autrefois une belle demeure, comme l’attestent les miroirs anciens et les restes d’un plafond à la française. Une pantomime – des courtisanes, un médecin, une mère maquerelle, une malade dans un lit de fortune – nous donne à voir le dénuement, la pauvreté, la mort imminente. C’est ensuite seulement que la musique commence, tirant son sens des images qui la précèdent, contrairement à l’usage et selon un procédé presque cinématographique. Puis Violetta enfile une robe de soirée, dos tourné au public, et le décor s’ouvre par le milieu pour révéler une salle de bal illuminée où la fête bat son plein. Tout au long du spectacle, la mise en scène de Jean-Louis Grinda, déjà applaudie à Monaco, qui joue de ces dispositifs s’ouvrant comme des pelures successives, est au service de la progression dramatique et de l’exposition des affects, toujours en phase avec la musique.

Dans les magnifiques décors de Rudy Sabounghi qui dénoncent l’illusion et le faux-semblant des fastes d’une vie rêvée, les accents de sincérité du couple formé par Joyce El-Khoury et Stanislas de Barbeyrac touchent d’autant plus que ces deux-là ont tout pour eux. Non pas seulement la beauté, l’élégance et le charme, mais aussi la même exposition de soi, la même vulnérabilité affichée avec panache, le même emportement passionné. La soprano canadienne déploie une palette de nuances d’une infinie subtilité, révélant les fêlures de Violetta tout autant que la force qui sans cesse les dément sans pour autant les effacer (prodigieux « Gran Dio, morir si giovine ! »). Certains phrasés peuvent surprendre, mais ils s’inscrivent dans cette volonté de vérité, où doit primer l’expression des blessures. Dans l’affirmation virile de la personnalité d’Alfredo, le jeune ténor bordelais Stanislas de Barbeyrac laisse entendre tout autant la puissance de sa voix au timbre lumineux (très émouvant « Un di, felice ») que la fragilité du personnage dissimulée sous son apparente assurance. Une telle intelligence du texte et du chant rend moins compréhensible l’interprétation que Vincenzo Taormina donne de Germont, à moins qu’il ne faille y voir une volonté affirmée de marquer un contraste absolu avec le couple idéal mais empêché d’être heureux. Dans une opposition quasi manichéenne, ce Germont est dépourvu de toute humanité, la voix par ailleurs bien timbrée du baryton est privée de nuances, et sa diction d’une brutalité mécanique – nulle émotion ne perce dans les passages où le personnage est censé éprouver des remords. Dans les rôles secondaires, Marie Karall rend justice à la vivacité de Flora et Patricia Schnell exprime toute la tendresse d’Annina. Frédéric Caton campe un médecin convaincant dans son fatalisme, et Vladimir Kapshuk s’acquitte avec talent de sa fonction de baron Douphol.

L’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire fait alterner les nuances les plus intimistes avec les explosions sonores les plus spectaculaires. En dépit d’applaudissements souvent intempestifs, Laurent Campellone dirige de main de maître, et avec un sens dramatique très sûr, un ensemble dont la qualité se confirme à chaque spectacle.
 
Rendons enfin hommage au chœur, dirigé par Laurent Touche, et dont le rôle est ici comme dans bien d’autres opéras d’une importance qu’on ne saurait sous-estimer. Sa prestation collective est remarquable, tant au plan vocal que scénique. Justement, le spectacle, ce soir, a de fait commencé par la lecture sur scène d’une forme de supplique rédigée par les membres du chœur, prenant le public à témoin de l’inquiétude qui l’anime à la pensée de ne plus pouvoir intervenir dans un nombre suffisant de spectacles lyriques. Un préavis de grève avait été déposé par les agents de l’Opéra de Saint-Étienne, pour ce mercredi 13 mars précisément, soir de la première de La Traviata. On ne peut que se réjouir si une réponse satisfaisante a été apportée à ces questions, et être doublement reconnaissant au chœur lyrique Saint-Étienne Loire d’avoir contribué malgré tout au succès de cette soirée.

 

 

 

 

 

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Giuseppe VERDI

La Traviata
Opéra en trois actes sur un livret de Francesco Maria Piave (1853)
d’après La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils.

Mise en scène
Jean-Louis Grinda
Décors
Rudy Sabounghy
Costumes
Jorge Jara
Lumières
Laurent Castaingt
Chorégraphie
Eugénie Andrin

Violetta Valery
Joyce El-Khoury
Alfredo Germont
Stanislas de Barbeyrac
Giorgio Germont
Vincenzo Taormina
Flora Bervoix
Marie Karall
Annina
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Chœur Lyrique Saint-Étienne Loire
Chef de chœur
Laurent Touche
Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire
Direction musicale
Laurent Campellone

Grand Théâtre Massenet de Saint-Étienne, mercredi 13 mars 2013, 20h00

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