C O N C E R T S
 
...
[ Sommaire de la rubrique ] [ Index par genre ]
 
......
BREST
30/11/2006
  
© Jean-Christophe Spinosi

Wolfgang Amadeus MOZART


1ère Symphonie en mi bémol majeur K. 16
allegro molto

Exsultate Jubilate K. 165/150a *
Requiem en ré mineur K.626 (édition Süssmayr) **

*Karina Gauvin (soprano)
**Karina Gauvin (soprano),
Isabelle Cals (mezzo-soprano),
John Tessier (ténor),
Robert Gleadow (basse).

Ensemble vocal Mélisme(s), direction Gildas Pungier
Ensemble Matheus, direction Jean-Christophe Spinosi

Brest, Théâtre du Quartz, le 30 novembre

Exultate Karinagauvinate
    

A l’image des grands concerts du XVIIIème siècle, la soirée débute par un seul mouvement de symphonie – et même le premier mouvement de la première symphonie de Mozart, composée à Londres par un jeune prodige de 8 ans. La joie des musiciens de revenir à un répertoire qu’ils avaient un peu délaissé ces derniers temps (sans jamais le quitter vraiment) porte ses fruits dans cet allegro molto gorgé de fraîcheur et de dynamisme, comme dans l’accompagnement de l’Exsultate Jubilate, euphorique mais toujours attentif à la tendre Karina Gauvin, dont le chant n’est que luxe, calme et volupté.

 
Karina Gauvin

Après l’entracte, le Requiem sera un beau moment de ferveur religieuse. Si le Kyrie, le Dies Irae ou le Confutatis (entre autres…) impressionnent par les violences fulgurantes dans lesquels la direction morbide et impulsive de Spinosi plonge les musiciens (qui savent néanmoins éviter les excès d’une furia théâtrale malvenue dans une messe), les passages les plus recueillis ne paraîtront pas en retrait, trouveront une puissance dans les contrastes, des variations dans les rythmes et un équilibre dans la sonorité non moins étourdissants que tous les fortissimi du monde.

Et là encore, l’orchestre ne prend pas la place du chant. L’Ensemble vocal Mélisme(s) n’appelle aucun reproche, et chacun des solistes tire son épingle du jeu : Karina Gauvin, qui déploie l’étoffe somptueuse de son timbre, Isabelle Cals, qui chante parfois trop bas, mais avec intégrité et émotion, John Tessier, culminant dans la tension de sa partie du Tuba Mirum, et le tout jeune Robert Gleadow qui possède déjà une voix et un charisme remarquables.

Pour conclure, en dépit d’une introduction loupée (les aléas du direct…) et de quelques imperfections instrumentales, on souhaite à l’Ensemble Matheus de revenir à Mozart avec succès ; cette interprétation en transe, qui a atteint ce soir une certaine plénitude, montre qu’ils ont, sur le sujet, bien des choses à nous dire.



Clément TAILLIA
[ Sommaire de la Revue ] [ haut de page ]