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5 questions à Maxim Mironov

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Interview
5 mars 2009

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Les amateurs de belles voix ont découvert Maxim Mironov au Théâtre des Champs-Elysées en Don Ramiro. Les amateurs de poitrines imberbes l’ont découvert en Lindoro à Aix-en-Provence où un petit chandail offrait au monde la vision réconfortante d’un torse glabre et doux. Mais le jeune ténor russe se contente-t-il de son statut de sex-symbole, d’idole des jeunes, de glotte trilleuse ? Non, il est aussi malin, le bougre – et cultivé, avec ça. Ah, Maxim… comme tu nous rappelles cruellement ces vers de Shakespeare : Sigh no more, ladies, sigh nor more / Men were deceivers ever.

La tradition vocale russe a établi des voix larges et puissantes, ce qui a laissé peu de chances aux chanteurs belcantistes ; vous semblez être l’incarnation d’une certaine évolution. Comment le belcanto s’étudie-t-il dans la Russie contemporaine ?

Bien, je dirais que la première partie de votre question n’est pas nécessairement exacte. Ce n’est pas parce que l’Europe de l’Ouest ne connaît pas les noms de nos légendes du belcanto que celles-ci n’existent pas. D’ailleurs, dès le 19e siècle, des russes ont eu une place considérable au sein de cette école. L’exemple le plus fascinant, à mon sens, est sans doute Nikolay Ivanov, ténur russe, qui était un ami proche de Gioacchino Rossini et qui s’illustra dans le belcanto. Dans les années du soviétisme, il y eut Leonid Sobino, Sergey Lemeshev et un ténor extrêmement intéressant du nom d’Ivan Kozlovsky.

Donc il ne s’agit pas d’une évolution mais plutôt d’un retour vers certaines valeurs établies. Et je suis loin d’être le seul à illustrer ce mouvement. Récemment, de nombreux jeunes chanteurs d’Europe de l’Est se sont établis avec des voix qui ne correspondent plus du tout aux archétypes de l’école russe tels qu’on l’imagine dans vos contrées. J’ai eu le grand privilège de participer aux cours du professeur Dmitry Vdovin, le plus grand spécialiste du belcanto en Russie.

Les années 90 ont marqué le zénith des ténors belcantistes ; maintenant que des chanteurs comme C. Merritt et R. Blake ont déserté ces répertoires, vous sentez-vous prêt pour la relève ?

Non. Je ne me considère pas du tout comme le successeur de ces deux grands chanteurs. Peut-être Juan Diego Florez en est-il plus proche. Moi pas. D’ailleurs je ne chante pas tellement à Pesaro (rires). Ma voix est beaucoup plus discrète, fluide et légère, ce qui m’ouvre de nombreuses voies. Elle est très différente de la voix si carractéristique des ténors rossiniens. D’ailleurs, en ce moment je travaille d’autres répertoires, comme le baroque et Mozart.

Vous avez chanté votre premier Orphée à Toulon. Quelle est votre relation au répertoire français ?

Je louche avec envie sur le répertoire baroque français. Je crois que je pourrais la servir très dignement et si on me proposait des rôles d’opéra baroque français, je sauterais très certainement sur l’opportunité. Je suis très heureux qu’on m’air proposé Castor et Pollux de Rameau et j’ai hâte de m’y mettre. Ce sera ma deuxième prise de rôle en français (ndlr: une langue que Maxim Mironov parle d’ailleurs très bien !)

Vous allez chanter Almaviva dans l’adaptation cinéma du Barbier de Séville ; pourriez-vous nous en dire plus ?

Pas vraiment. En fait on m’a proposé ce projet qui a l’air très intéressant. Nous débuterons les répétitions au mois d’août. J’ai hâte de commencer car ce sera une expérience nouvelle pour moi. Mais à ce stade-ci, je ne peux pas en dire grand chose.

A l’occasion de votre Lindoro à Aix-en-Provence, on a pu admirer à la fois votre voix et votre poitrine sportive; êtes-vous heureux d’être beau ?

Être mignon et faire de la télé n’est pas un mauvais argument de nos jours (rires), mais être juste mignon ne suffirait pas, je crois. L’image est extrêmement importante dans notre époque où You Tube prend une place considérable. Puis, comme tous les ténors, j’adore qu’on m’admire (rires).

Propos recueillis par Hélène Mante

 

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