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En direct du Met : un somptueux Porgy & Bess

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Brève
2 février 2020
En direct du Met : un somptueux Porgy & Bess

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Ce samedi 1er février le Metropolitan Opera a retransmis dans les cinémas Porgy & Bess le spectacle qui avait ouvert sa saison en septembre, dans une nouvelle mise en scène de James Robinson en coproduction avec Londres où elle avait été créée en 2018 à l’English National Opera. Souvent malmenée, la partition est ici quasiment complète, près de trois heures de musique répartis en deux actes. Le décor est constitué d’un gigantesque manoir délabré sans cloison qui représente le quartier de Catfish Row où vivent les personnages.  Cette structure est posée sur une tournette qui permet des changements de lieux à vue. Pour le retour de l’ouvrage dans ses murs après trente ans d’absence la première scène new-yorkaise a mis les petits plats dans les grands en convoquant une distribution de haute volée. Chacun des vingt-trois solistes réunis pour la circonstance mériterait d’être cité, tous étant parfaits dans leurs rôles. Citons l’exquise Clara de Golda Schultz dont le fameux « Summertime » joliment chanté en début de soirée capte d’emblée l’attention du public.  Dans le rôle épisodique de Maria, Denyce Graves offre encore une voix solide et des graves opulents à son personnage, qu’elle incarne avec une autorité bienveillante. Frederick Ballentine est un Sportin’ Life insidieux et sournois à souhait. Ce jeune ténor possède une voix claire et bien timbrée, des aigus moelleux et un charisme attrayant qui rend crédible l’irrésistible fascination  que son personnage exerce sur Bess au point qu’elle décide de tout quitter pour lui à la fin de l’ouvrage. Doté d’un timbre de bronze et d’une voix claironnante, Alfred Walker campe avec conviction un Crown, le premier amant de Bess, intraitable et violent dès le premier acte. Au cours de la deuxième partie, il excelle à semer l’effroi lors de son apparition au milieu de la tempête. Latonia Moore est une Serena bouleversante. Avec sa voix ronde et veloutée, elle chante un « My man gone now » poignant qui lui vaut une ovation de la part du public tout comme sa prière pour la guérison de Bess susurrée avec délicatesse et émotion. Eric Owens trouve en Porgy l’un des rôles les plus importants de sa carrière. Annoncé souffrant il a cependant fait montre d’une voix puissante, d’un medium solide et d’une belle musicalité. Son héros est un être fier et généreux, non dénué d’une certaine noblesse d’âme. A la fin de l’opéra il fait preuve d’une naïveté touchante. Face à lui Angel Blue qui avait conquis le public aixois l’été dernier dans Tosca, est une Bess rayonnante, indomptable et fragile à la fois. Son timbre somptueux, sa voix riche en harmoniques et la rondeur de ses aigus lui promettent un bel avenir. Soulignons la superbe performance  des choristes qui interprètent notamment un « Gone, gone, gone » d’une grande tristesse. Au pupitre, David Robertson fait des merveilles, sa direction vigoureuse et nuancée trouve un juste équilibre entre les diverses composantes de cette partition luxuriante aux influences multiples. 

Le samedi 29 février, le Metropolitan Opera diffusera dans les cinémas du réseau Pathé Live Agrippina de Haendel avec Joyce DiDonato dans le rôle titre.

 

 

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Porgy & Bess © Ken Howard / Met Opera

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