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L’affaire Chloé Briot classée sans suite

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Brève
22 septembre 2022
L’affaire Chloé Briot classée sans suite

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Le 16 mars 2020, la soprano Chloé Briot portait plainte contre le baryton Boris Grappe, son partenaire de scène dans L’Inondation de Francesco Filidei, mis en scène par Joël Pommerat à l’Opéra Comique. En août de la même année, la chanteuse faisait le choix de s’exprimer publiquement sur cette affaire en cours, afin de briser l’omerta qui, selon elle, règne dans le monde de l’opéra aujourd’hui à ce sujet. Cette prise de parole était accompagnée du soin de ne pas nommer la personne incriminée, bien qu’il ne fut pas difficile de retrouver son identité.

Le 20 septembre 2022, c’est au tour d’Etienne Manteaux, procureur de la République à Besançon (tribunal compétant dans l’affaire Briot) de rendre publiquement compte de l’enquête. Cette démarche s’inscrit dans un « souci de symétrie entre la plainte et la réponse pénale », a rappelé Etienne Manteaux, précisant que « Madame Briot avait pris la responsabilité de médiatiser son dépôt de plainte, avec des conséquences très importantes sur l’engagement artistique de Monsieur Grappe ».

Le procureur a donc pris la décision de classer l’affaire sans suite. La principale raison invoquée est « le changement radical imposé à Boris Grappe » qui serait un « gage de sa bonne foi ». Les répétitions et représentations ayant toutes été filmées, il fut aisé de constater que l’attitude du baryton envers sa partenaire de scène avait changé du jour au lendemain, suite au signalement par sa collègue. Est également classée sans suite la plainte pour diffamation déposée par Boris Grappe, eu égard au « malaise profond chez cette jeune femme, que les répétitions de ces scènes ont fini par générer ».

Que retenir de cette affaire ? Etienne Manteaux semble donner la conclusion lui-même, déplorant « une impression de grand gâchis », tant pour la carrière brisée de Boris Grappe que pour la souffrance psychologique infligée à Chloé Briot. Détail étonnant : les deux parties ont confirmé que ces scènes se déroulaient sans consignes claires de la part du metteur en scène, ce dernier affirmant « tomber de l’armoire » en apprenant le malaise de la chanteuse. Face à ce qui semble être une défaillance de communication interne autour d’un enjeu majeur, le procureur regrettait l’absence de coordinatrices d’intimité, chargées de veiller au bien être de chaque intervenant dans la production. Gageons que les maisons d’opéras sauront à l’avenir prendre les dispositions nécessaires pour que les drames de ce genre ne se reproduisent plus.

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