Forum Opéra

BIZET, Carmen — Paris (Opéra Comique)

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
15 juin 2009
Les deux oreilles mais pas la queue

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en quatre actes
Livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée.
Créé à l’Opéra Comique le 3 mars 1875

Détails

Mise en scène, Adrian Noble
Décors et costumes, Mark Thompson
Lumières, Jean Kalman
Chorégraphie, Sue Lefton
Carmen, Anna Caterina Antonacci
Don José, Andrew Richards
Micaëla, Anne-Catherine Gillet
Escamillo, Nicolas Cavallier
Le Dancaïre, Françis Dudziak
Le Remendado, Vincent Ordonneau
Zuniga, Matthew Brook
Moralès, Riccardo Novaro
Frasquita, Virginie Pochon
Mercédès, Annie Gill
Lillas Pastia, Simon Davies
Un guide, Lawrence Wallington
The Monteverdi Choir
Orchestre Révolutionnaire et Romantique
Direction musicale, Sir John Eliot Gardiner
Paris, Opéra Comique, le 15 juin 2009

Représenter Carmen salle Favart, c’est prendre le taureau par les cornes. Afficher en effet l’œuvre phare de Georges Bizet – et de tout le répertoire lyrique ! – dans les lieux même de sa création tient de l’entreprise à risque : on touche au mythe, on réveille les fantômes et, en même temps, on redonne à l’ouvrage sa juste dimension, celle d’un et de l’Opéra-comique.

 

Avec Sir John Eliot Gardiner à la direction d’orchestre et Anna Caterina Antonacci dans le rôle titre, Jérôme Deschamps et son équipe ont mis toutes les chances de leur côté. Le premier – John Eliot Gardiner – dépoussière allégrement la partition, lui restituant ce souffle qu’un excès de popularité avait fini par vicier. Voilà enfin une Carmen amincie, vivante, percutante qui sans rien perdre de ses élans lyriques, ni de sa force d’expression – l’ouverture aveuglante de clarté, l’entr’acte du IV éclatant –, retrouve une seconde jeunesse. Quelques décalages avec les chœurs et un cor égaré dans l’air de Micaëla sont péchés de première ; tout devrait rentrer dans l’ordre au fil des représentations.

La seconde – Anna Caterina Antonacci – à défaut d’un timbre gorgé de soleil, dispose d’une palette de couleurs qu’elle utilise en tragédienne consommée. Teint clair (mais l’ambitus du rôle, on le sait, autorise tous les types, soprano comme mezzo-soprano), articulation précise même si un peu exotique dans les dialogues parlés, inflexions surprenantes, plus proches parfois de la comédie musicale que de l’opéra, composent une gitane qui sans être une de ces moricaudes à la chair brûlante, n’en possède pas moins le décolleté humide et l’œil arrogant. Une présence plus qu’une voix ; Bizet n’envisageait pas Carmen autrement.

Autour d’eux, un plateau homogène d’où émerge la Micaëla d’Anne-Catherine Gillet, dont la présence acérée parvient à rendre intéressant un personnage qui trop souvent transpire l’ennui, et le Moralès de Riccardo Novaro pour qui on a eu la bonne idée de rétablir à l’acte I la scène de l’Anglais. Nicolas Cavallier compense par la diction l’absence de lustre dans l’aigu, nous rappelant au passage combien la tessiture d’Escamillo est inconfortable. Andrew Richards rachète par l’engagement des accents qui font de Don José un cousin basque de Turiddu (Cavalleria Rusticana figure d’ailleurs à son répertoire). L’air de la fleur empoigne avec – on n’osait l’espérer – le fameux si bémol négocié en voix de tête mais piano. Le duel du III se satisfait d’une certaine brutalité, le duo final balayant les dernières réserves par le désespoir sauvage, quasi christique, qui l’anime.

 

Pourquoi, avec tous ces atouts en main, avoir bigorné la partie en faisant appel à Adrian Noble ? En voulant éviter la carte postale et le folklore (sic), le metteur en scène britannique, malgré un dispositif ingénieux d’hémicycle qui, selon les actes, sert à la fois de place, de taverne et d’arène, met les deux pieds dans la convention : cigarières jupe relevée sur les cuisses, chorégraphie fluide mais scènes de combat dyspnéiques et mouvements de foule maladroits. Une feria de Séville aux allures de frairie ne parvient heureusement pas à enrayer l’à propos d’un Monteverdi Choir au meilleur de sa forme.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en quatre actes
Livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée.
Créé à l’Opéra Comique le 3 mars 1875

Détails

Mise en scène, Adrian Noble
Décors et costumes, Mark Thompson
Lumières, Jean Kalman
Chorégraphie, Sue Lefton
Carmen, Anna Caterina Antonacci
Don José, Andrew Richards
Micaëla, Anne-Catherine Gillet
Escamillo, Nicolas Cavallier
Le Dancaïre, Françis Dudziak
Le Remendado, Vincent Ordonneau
Zuniga, Matthew Brook
Moralès, Riccardo Novaro
Frasquita, Virginie Pochon
Mercédès, Annie Gill
Lillas Pastia, Simon Davies
Un guide, Lawrence Wallington
The Monteverdi Choir
Orchestre Révolutionnaire et Romantique
Direction musicale, Sir John Eliot Gardiner
Paris, Opéra Comique, le 15 juin 2009

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Le lac foutraque
Joël TERRIN, Anne-Elodie SORLIN, James KRYSHAK
Spectacle