C O N C E R T S 
 
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PARIS
Opéra Bastille

18/12/01

 
Direction : Stéphane Denève. 

Mimi : Elena Kelessidi
Rodolfo : Vincenzo La Scola
Marcello : Ludovic Tézier
Colline : Nathan Berg
Musetta : Inva Mula
Schaunard : Stéphane Degout
Benoît : Michel Trempont
Alcindoro : Christian Jean


ATTENTION, UNE BOHEME PEUT EN GÂCHER UNE AUTRE !


 


Reprise décevante et routinière à l'Opéra Bastille :

Vincenzo La Scola est un Rodolfo médiocre : acteur limité, timbre sans beaucoup de couleurs (du moins depuis le second balcon) et tout à fait insuffisant en terme de volume (pour donner une idée, il est couvert par Tézier qui lui-même chantait moins fort qu'Alagna, ce dernier n'étant pas Loritz Melchior). Elena Kelessidi n'est guère plus puissante, mais compense par un engagement irrégulier (un coup elle en fait trop, un coup elle ne fait rien) et le timbre est insipide. Ludovic Tézier et Stéphane Degout sont tout aussi irréprochables qu'avec la première distribution. Nathan Berg est en revanche un Colline un peu engorgé, inférieur à Erwin Schrott. Seule surprise, Inva Mula remplace au pied levée Elena Evseeva qui avait annulé dans l'après-midi : certes le timbre n'est pas non plus exceptionnel, mais on entend enfin une vraie voix, capable de franchir la fosse, sans parler d'un abattage certain.

Stéphane Denève, très occupé à remettre de l'ordre dans son abondante chevelure, dirige un peu bruyamment ce spectacle de Noël ("Étoi-leu Dénè-veu !"), avec des tempi corrects et classiques, mais n'évite pas certains problèmes techniques, en particulier des décalages assez nombreux.

Visiblement, ce spectacle n'a pas dû coûter bien cher à la direction de l'opéra : de fait, le public est pas mal composé de comités d'entreprise, et de scolaires (en dehors des touristes seuls capables de payer 690 F pour une telle m...). Peut-on faire aimer l'opéra à ceux qui n'y vont presque jamais en leur proposant des spectacles aussi inintéressants ? Je ne le pense pas : ce sont plutôt les spectacles d'exception qui "donnent le virus" !

Malgré cela, l'accueil du public reste chaleureux au rideau final, quoique plus sélectif au cours de la soirée (la Scola et Kesselidi se prennent un bide total, l'un après "Che gelida manina" et l'autre après "Addio senza rancor ").

Un public qu'on aurait donc tort de prendre à la légère...
 
 
 

Placido Carrerotti
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