C  R  I  T  I  Q  U  E  S

les concerts de Forum Opera


Palais des Beaux-Arts - Bruxelles
Société Philharmonique de Bruxelles

L'enlèvement au Sérail
(Wolfgang Mozart)

(03/10/01)

Bo Skovhus : Billy Budd
Philip Langridge : Edward Fairfax Vere
Gidon Saks : John Claggart
Toby Spence : le novice
David Wilson-Johnson : Mr Redburn
Paul Whelan : Mr Flint
Steven Cole : Squeak

Orchestre et Choeurs de l'Opéra National de Paris
Choeurs d'enfants de l'Opéra National de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine
Direction Gary Bertini

Mise en scène : Francesca Zambello
Décors et costumes : Alison Chitty

Un Enlèvement laborieux

On a beau se ranger du côté des partisans d'un Mozart joué sur instruments anciens, ce que nous a infligé La Petite Bande de Sigiswald Kuijken relève presque de l'arnaque. L'ouverture, d'abord, réduite en symphonie concertante pour triangle et grosse caisse ; deux instruments manipulés - respectivement - par un violoniste et un contrebassiste. La polyvalence en tant que telle n'est pas blâmable au sein d'un effectif orchestral, mais quand ces deux instruments prennent le pas sur tous les autres et plombent l'ouverture d'une grandiloquence grossière, il y a de quoi être révolté. Mentionnons encore l'effet douteux que produit l'acharnement du violoniste sur son triangle pendant les dernières mesures du mouvement rapide de l'ouverture. La suite n'est pas plus enthousiasmante, à croire que la lecture de Kuijken se limite à quelques effets " grandioses " parsemés ci et là, effets qui soit dit en passant n'ajoutent qu'à la platitude de la direction. Le pire aura été atteint dans un Martern aller Arten marathonesque affligé de rubati incompréhensibles. Après ça, comment retirer le moindre plaisir de chanteurs - en moyenne - convenables ? Entre un Osmin fatigué manquant singulièrement d'aigus et de graves (ah le duo avec Blonde !), une Blonde - justement - qui dans son air sort un contre-re criard et expose une voix sans assurance, un Belmonte au timbre agréable mais qui se réfugie à la moindre difficulté dans un falsetto ou dans une voix mixte de bon aloi ; restent Pedrillo, beau ténor de caractère et Constanze flanquée d'un vibrato embarrassant mais qui atteint les notes aiguës avec une facilité déconcertante. Son Traurigkeit malheureusement manque de dramatisme et provoque l'ennui, n'est pas Arleen Auger qui veut. N'oublions pas Bassa Selim qui - en version de concert - à dû s'ennuyer au moins autant que moi. Résumons : pour un orchestre d'instruments anciens, se procurer absolument l'enregistrement de Christie chez Erato et pour se faire une idée du talent de la Petite Bande et de Kuijken, s'orienter vers Couperin, de préférence.

Camille de Rijck

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