C O N C E R T S
 
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Bruxelles
13/06/2006
 
© © Johan Jacobs
Giuseppe VERDI

FALSTAFF

direction musicale : Kazushi Ono
mise en scène : Willy Decker
reprise par Sybille Wilson
décors et costumes : John Macfarlane
éclairages : David Finn
chorégraphie : Athol Farmer
dramaturgie : Stefan Poprawka
chef des chœurs : Piers Maxim

Sir John Falstaff : Michele Pertusi
Ford : Roberto De Candia
Mrs Alice Ford : Ana Ibarra
Mrs Quickly : Elena Zaremba
Mrs Meg Page : Elena Belfiore
Dr Cajus : Lorenzo Caròla
Nannetta : Laura Giordano
Fenton : Charles Castronovo
Bardolfo : Emanuele Giannino
Pistola : Paolo Battaglia

Théâtre Royal de La Monnaie, Bruxelles
15/06/2006

Falstaff est bien repris


Cette ravissante production avait vu le jour en décembre 2004 et réunissait un tandem truculent : José Van Dam en Falstaff et feu Susan Chilcott en Alice. Antonio Pappano menait le jeu. Si la nostalgie est difficilement muselée de par le souvenir émouvant d’un José Van Dam amoindri par le poids des ans mais maîtrisant théâtralement son Sir John avec le panache qu’on lui connaît et – surtout – par la douloureuse absence de l’une des sopranos les plus bouleversantes de sa génération, cette reprise n’en est pas moins un grand succès et une belle réussite.

Saluons avant tout la cohérence d’une distribution qui a le mérite de réunir des excellents acteurs au physique crédible et qui ont, tous, la voix de leur rôle. Honneur à Michele Pertusi qui ne tremble pas face aux pics de la partition qui pourraient mettre son ambitus à mal. L’acteur s’investit totalement et sans surcharge parvient à dessiner un chevalier émouvant et humain, comme Boito et Verdi l’ont voulu. Roberto De Candia prête son italianita à Ford : si son incarnation est globalement intéressante, elle manque d’un soupçon d’héroïsme ; voyons-y une lecture buffa qui peut très bien se défendre. Alice est chantée par une superlative Ana Ibarra dont la voix riche et volumineuse donne un corps appréciable à cette femme mutine. Sa fille, Nanetta est interprétée par la ravissante Laura Giordano, belle musicienne, qui a paru un peu fatiguée. Quickly atteint des abîmes de noirceur tout à fait délectables grâce à Elena Zaremba. Les rôles secondaires sont très bien tenus. Notons aussi que le jeune ténor vedette, Charles Castronovo, que toutes les maisons s’arrachent, est un Fenton de très grand luxe au physique avantageux et à la voix délicieusement sombre (quel Titus !)

Étrangement le point faible de la soirée réside en la direction de Kazushi Ono qui semble ne pas trouver ses marques. La représentation est ponctuée de nombreux décalages et l’ensemble manque de couleurs et de scintillement. La mise en scène de Decker, quant à elle, n’a pas perdu de son charme : sobriété, finesse, rythme : un régal.

La Monnaie a donc trouvé une belle manière de clôturer sa saison 2005/2006.


Hélène MANTE


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