C O N C E R T S
 
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BRUXELLES
(La Monnaie - salle Fiocco)

13/02/02

 
Juan Diego Florez
ténor

Nelson Guido Calzi, piano

Nelson Guido Calzi, piano

Mozart - Ridente al calma
Rossini - Si ritrovarla io giuro (La Cenerentola)
Aria di Zarzuela
Rossini - Cabalette du Cessa di piu resistere (Il Barbiere di Siviglia)
Donizetti - Cabalette de Tonio (La fille du régiment)


Juan Diego Florez a le vent en poupe. Alors qu'il vient de triompher au Met dans Il barbiere di Siviglia, Decca lui offre un juteux contrat d'exclusivité, assorti d'une campagne marketing aux ambitions pharaoniques. Le voilà donc en tournée pour une série de mini-récitals promotionnels à l'attention de la presse et de quelques invités d'Universal music et de Divento, nouvelle start-up, produit de Vivendi dont le critique Serge Martin (Le Soir) nous a longuement fait l'éloge, pour le plus grand plaisir d'une partie du public, hilare.

Le concert en lui-même fut relativement bref: quatre airs au programme plus un bis de convenance; pour agrémenter la soirée nous eûmes donc droit à l'allocution brillante de Mr Martin ainsi qu'à une interview du jeune ténor péruvien et d'un speach de l'attachée de presse d'Universal belgium. Les festivités oratoires terminées Juan Diego entama - avec son pianiste - la fameuse mélodie de Mozart Ridente al calma; timbre clair et élégiaque, prononciation approximative et deux trois petits pas de jeune crooner: voilà la marque de fabrique de Florez. Il va sans dire que nous nous régalons. Vient l'air de Don Ramiro de la Cenerentola, toujours accompagné au piano et sans choeur, Florez entame son air de bravoure sans partition; il le connaît sur le bout des doigts. La pauvreté de l'accompagnement est vraiment embarrassante, mais on se pend avec gourmandise aux lèvres de Juan Diego qui - vraiment - met tout son c(h)oeur à retrouver sa belle. Quelques bravos et Juan Diego enchaîne sur un air de Zarzuela dont le titre n'était pas indiqué au programme. Pour finir, après un petit aller-retour en coulisse, Juan Diego nous interprète le Cessa di piu resistere, enfin, la cabalette - on se sent légèrement arnaqué vu que sur le programme il y avait bel et bien marqué "Cessa di piu resistere"... enfin, personne dans la salle n'a payé, alors on se contente de tapoter rageusement sur son programme. L'exécutant est parfait, il enchaîne les vocalises avec une belle rapidité et ponctue d'un ravissant contre-ut. Comme bis, encore une cabalette, assez téméraire cette fois vu qu'il s'agit de l'air de Tonio dans la Fille du régiment et de ses neuf contre-ut. Il manque à Mr Florez le bel accent espagnol d'Alfredo Kraus pour faire de cet air un instant de pure jubilation, mais une fois de plus remarquons la technique, impeccable, le timbre clair(onnant); seul le phrasé fait un peu défaut. L'école des modeleurs du son, sans doute. Voilà, terminé, Juan Diego s'envole vers d'autres concerts en nous laissant entre les mains de Serge Martin qui - Dieu est bon - ne nous a pas donné de bis.

Camille De Rijck

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