C O N C E R T S
 
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Théâtre d'État, Prague

01/11/2001

 
Don Giovanni

W.A. MOZART

Don Giovanni : Paul Vincent
Leporello : Jiri Sulzenko
Donna Anna : Simona Prochazkova
Donna Elvira : Christa Ratzenböck
Il Commendatore : Jevhen Sokalo
Don Ottavio : Adam Zdunikowski
Masetto : Ales Hendrych
Zerlina : Martina Bauerova

Choeurs et Orchestre du Narodni Divadlo
Direction : Bohumil Kulinsky

 


LE POINT "G "

C'est dans le cadre du Théâtre des États, petit bijou baroque où il fut créé, qu'était donnée cette représentation du chef-d'oeuvre de Mozart.

Contrastant heureusement avec ce cadre, la mise en scène transpose l'action en faisant de "Don G." un couturier branché lunettes noires et perruque afro (Dolce & Gabanna en quelque sorte). Cette transposition est purement décorative et n'ajoute rien à la lecture de l'oeuvre, qui reste très traditionnelle, mais elle fonctionne (gag final pendant le sextet : la projection des "World News" annonçant la disparition de Don G. et retraçant son enfance et sa carrière !).

Bizarrement, ce n'est pas la version de Prague qui est donnée ici mais la version traditionnelle (avec quelques minuscules variations). La distribution réunie n'a rien d'exceptionnel, mais elle a le mérite de
la jeunesse et de la crédibilité.

Paul Vincent est un Don Giovanni sexy, sans grande projection et plus convaincant scéniquement que vocalement.

Il en est de même de son alter ego Jiri Sulzenko en Leporello peu motivé et sans sex appeal (le même incarnait Scarpia à l'Opéra National le lendemain : on comprend qu'il s'économise !).

Simona Prochazkova est une Donna Anna au matériau vocal quelque peu abîmé malgré son jeune âge, mais vient correctement à bout de ses interventions.

En revanche, Christa Ratzenböck est une Elvira fâchée avec la justesse et qui serait sans doute plus à l'aise dans "Vessie d'arte" que dans "Mi tradi".

En Don Ottavio, Adam Zdunikowski éprouve quelques difficultés, surtout dans son second air dont toutes variations sont pourtant omises.

Enfin, Martina Bauerova et Sdfgh Ales Hendrych forment un couple de paysans assez disparate : lui au physique d'Auguste (le clown, pas l'empereur), elle très mignonne mais tous les deux correctement chantants.

L'orchestre et les choeurs du Narodni Divadlo, qui avaient pour l'occasion déserté le Théâtre national, savent s'adapter aux dimensions réduites du Théâtre des États, sous la direction néanmoins un peu mollassonne de Bohumil Kulinsky (il est clair que tous les chefs tchèques se prénomment "Bohumil"
puisque le lendemain "Tosca" était dirigé par Bohumil Gregor... à moins que "Bohumil" ne signifie "maître" ou "chef" ?!).

Au global, un spectacle moyen, sauvé par une mise en scène amusante, mais surtout une occasion d'entendre Don Giovanni dans les lieux de sa création.
 
 

Placido Carrerotti
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