OPERAS - RECITALS - CONCERTS LYRIQUES
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BRUXELLES
10/11/2007
 
Magdalena Kozena ©
DR

Magdalena Kozena, mezzo soprano

Orchestra Barocca di Venezia
Andrea Marcon

Antonio Vivaldi
Sinfonia (Giustino, RV 717),
Concerto pour violon, cordes et continuo, RV 156,
Concerto pour violon, cordes et continuo, RV 127,
Concerto pour violon, cordes et continuo, RV 114,
Concerto pour 2 violoncelles, cordes et continuo, RV 531

Georg Friedrich Händel
Aria "With darkness" (Theodora, HWV 68),
Aria "O had I Jubal's lyre" (Joshua, HWV 64),
Aria "Scherza infida in grembo al drudo" (Ariodante, HWV 33),
Aria "Cara speme" (Giulio Cesare in Egitto, HWV 17),
Aria "Ah mio cor" (Alcina, HWV 34),
Aria "Dopo notte" (Ariodante, HWV 33)

Palais des Beaux-Arts de Bruxelles,
le 10 novembre 2007

Par la rencontre magique de leur approche musicale, de leur cohésion stylistique, l'Orchestra  Barocca di Venezia et la mezzo Magdalena Kozena nous ont invité à partager de rares moments  d'éblouissement et d'intensité : des lumières vénitiennes aux désolations haendeliennes, tout, dans cette soirée, aura été d'une  absolue beauté.

L'alternance instrumentale/vocale - pirouettes et prouesses rythmiques, inventivité mélodique sans limite, bruissement  de cordes emmêlées dans des croisements osés, rugosité suave des archets en folie de l'Italien recueillement dramaturgique, densité des silences, majesté des courbes mélodiques, délicatesse de l'orchestration du grand Londonien... cette programmation pertinente - par le constant renouvellement des séquences proposées - a permis une réceptivité maximale de la part d' un public en communion constante devant tant d'offrandes...

L'extraordinaire technique vocale de la mezzo tchèque - totalement au  service de la réalisation  des oeuvres -  sert de façon magistrale, jusqu'à la magnificence, le compositeur qu'elle a choisi de chanter.  On est ici à mille lieues de l'artifice, de la séduction gratuite, de la facilité de faire de cette voix somptueuse le centre du monde...

Par la projection de phrasés qui emmènent la musique aux confins du temps, les grands airs d'opéras  de Haendel se sont élevés  dans l'air du soir  dans des volutes vocales aux couleurs admirables,  vibrant dans les graves, cerclant le  registre médium de teintes d'or,  les aigus de luminosité boréale ...A chaque instant, on boit ici du nectar, dans une écoute concentrée qui se dissout en  vibration émotionnelle délivrée.

Haendel sans sa pompe, ses artifices, Vivaldi dans  votre salon et l'Ospedale Della Pietà, au coin  la rue d'à côté. On attend avec impatience la sortie du CD dont ce concert fut la magistrale introduction....

Guy Dusart
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