C O N C E R T S
 
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PARIS
Opéra National de Paris - Opéra Bastille

24/10/2001

 
Rigoletto

Giuseppe VERDI

seconde distribution

Il duca di Mantova : Marcelo Alvarez
Rigoletto : Lado Ataneli
Gilda : Sumi Jo
Sparafucile : Eldar Aliev
Maddalena : Nancy Herrera
Il conte di Monterone : Igor Matioukhine
Marullo : Nigel Smith
Borsa : Mihajlo Arsenski
Giovanna : Martine Mahé
Il conte di Ceprano : Youri Kissine

Direction: Daniel Oren


 
 
 


LE BEAU, LA BELLE ET LE TRUAND
 
 

Dans cette seconde distribution de la reprise de Rigoletto, Lado Atanelli succède à Leo Nucci : il n'y a pas grand-chose à reprocher à cette belle voix bien timbrée, puissante et bien timbrée et l'acteur n'est pas mauvais.

Rien à voir pourtant avec l'incarnation (au sens propre du terme) de Leo Nucci. C'est toute la différence entre un bon chanteur et un immense artiste : Atanelli joue Rigoletto ; Nucci le vit.

Le public ne s'y trompe pas qui lui fait un bon succès là où Nucci obtenait un triomphe.

Sumi Jo confirme son déclin : quand elle n'est pas forte, la voix pincée est affligée d'un chevrotement serré ; les notes forte sont quant à elles à la limite de la justesse et les suraigus sont carrément faux avec un mi bémol pénible.

Au dernier acte, Jo surmonte toutefois ses problèmes techniques (lors de sa mort elle réussit même à transformer un aigu forte en piano instantanément et sans coupure, comme deux bandes qu'on aurait raboutées : l'effet est impressionnant). Surtout, le personnage prend enfin du relief et devient réellement émouvant.

Déjà entendu en juin 2000 dans cette même production, le Duc de Marcello Alvarez séduit toujours par un chant stylé et une voix ensoleillée. Il faut toutefois reconnaître que la fréquentation récente de rôles plus
lourds a contribué à une légère dégradation de la ductilité de l'instrument : "Questa o quella" est juste effleuré, "Parmi veder les lagrime" repose surtout sur l'insolence de la voix et la beauté du timbre, la cabalette qui suit le laisse en difficulté (les graves ont du mal à sortir et le contre ré est absent)... seul le dernier acte convainc totalement avec un quator absolument superbe. Alors qu'il disposait de nombreux atouts pour devenir le successeur d'Alfredo Kraus, Alvarez semble plutôt suivre les pas de Luciano : pourquoi pas, mais c'est bien dommage pour le bel canto.

Eldar Aliev incarne un bon Sparafucile, plus sonore que Willard White.

Nancy Herrera reste une Maddalena un peu trop discrète (le quatuor de l'acte IV est plutôt un trio...).

La direction de Daniel Oren reste toujours attentive aux chanteurs, sans toutefois que la mayonnaise prenne aussi bien qu'avec la première distribution.

Un ultime regret en conclusion de cette série : il aurait suffi qu'Alvarez chante avec Nucci et Swenson pour que Bastille tienne là un des plus beau spectacles ; dommage...
 
 

Placido Carrerotti
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