C  R  I  T  I  Q  U  E  S

les concerts de Forum Opera


Opéra Lyra d'Ottawa

Salomé
(Richard Strauss)

(20/10/01)

Mise en scène : Kelly Robinson
Décors : Boyd Ostroff
Costumes : Amrei Skalicki

Orchestre du Centre National des Arts d'Ottawa
Direction : Edoardo Müller

Salomé : Eilana Lapalainen
Jokanaan : Ronnie Johansen
Hérodias : Judith Forst
Hérode : Quade Winter
Narraboth : Steven Harrison
Le page : Anita Krause
Premier Nazaréen : Marc Belleau
Deuxième Nazaréen : James O'Farrell
Premier soldat : Marcel Beaulieu
Deuxième soldat : Marc Belleau
Premier Juif : Marcel van Neer
Deuxième Juif : Michel Corbeil
Troisième Juif : Keith Bolt
Quatrième Juif : Eric Shaw
Cinquième Juif : Bruce Kelly
Un esclave : Maghen Stewart
Un Capadocien : John Cook

C'est la première fois qu'un opéra créé au vingtième siècle est montée par l'Opera Lyra d'Ottawa, une compagnie fondée en 1983. On doit admettre que, dans l'ensemble, le résultat a été assez convaincant.

Un plateau surélevé avec en son centre la citerne de Jokanaan, montre à l'arrière les portes du palais d'Hérode ainsi que le haut d'un rempart et à l'avant un vaste escalier. Ce n'est pas très inventif comme décor et c'est dommage, mais on en vient vite à orienter notre attention sur le jeu des chanteurs qui bénéficient d'une mise en scène classique, mais habilement conçue.

Eilana Lapalainen n'a pas toute la puissance vocale requise pour être parfaitement à l'aise dans le rôle titre surtout dans le médium ; de plus sa voix est un peu rauque. Mais elle compense largement par son ensorcelante beauté et par l'intensité de son engagement dramatique ; sa danse des sept voiles est une réussite totale. Ronnie Johansen, magnifique de voix, incarne un Jokanaan sombre à souhait. Judith Forst , remarquable dans Hérodias, possède un sens du drame absolument exceptionnel ; la richesse et la puissance de son timbre fait bien ressortir la perversité du personnage . Quade Winter prête à Hérode une voix très dramatique, mais un peu nasillarde, pour l'expression de l'ivresse, du désir, le l'extase et de l'effroi. Steven Harrison se tire bien des difficultés du rôle de Narraboth, mais sans nous convaincre complètement de sa passion pour Salomé. Il convient enfin de souligner la belle prestation des autres chanteurs dans les rôles secondaires.

L'orchestre du Centre National des Arts, auquel on a ajouté une trentaine de musiciens pour l'occasion, joue magnifiquement pour Edoardo Müller, un chef qu'on associe le plus souvent au répertoire italien. Sa direction, toute en nuances, fait ressortir les beautés de l'oeuvre et son souci du détail fournit aux chanteurs un soutien de tous les instants. 

Un spectacle très réussi qui marque une évolution importante dans la courte existence de l'Opéra Lyra d'Ottawa. Cette première incursion dans le répertoire du vingtième siècle est de bon augure et permet d'entrevoir d'autres réalisations de ce niveau.
 

Real Boucher

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