C O N C E R T S 
 
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STRASBOURG
09/03/03

(Giuseppe Giacomini - Samson)
Camille Saint-Saëns

Samson et Dalila

Opéra en trois actes et quatre tableaux

Direction musicale - Jan Latham Koenig
Choeurs de l'Opéra national du Rhin et Choeurs de l'Opéra de Nantes
direction - Michel Capperon
Orchestre Philharmonique de Strasbourg

Dalila - Hermine May
Un grand prêtre - Alain Fondary
Samson - Giuseppe Giacomini
Abimelech - Günther Groissböck
Un vieillard hébreu - Maxim Mikhailow
Un messager Philistin - Mario Montalbano
Premier Philistin - Christophe De Ray Lassaigne
Deuxième Philistin - Merih Kazbek

version de concert

Strasbourg,
Palais de la Musique et des Congrès, 9 mars 2003


Le principe des opéras en version de concert se répand de plus en plus, ce qui est fort dommage. C'est oublier qu'un opéra est constitué de 50 % de musique et 50 % de théâtre. Certes, répondront certains, mieux vaut une bonne version de concert qu'une version scénique sans intérêt. Il n'empêche, l'exécution concertante d'un opéra, c'est un canard à une patte, aussi beau soit-il.
Tout repose donc sur la musique et, heureusement, en l'occurrence, elle est dans l'ensemble bien servie.  Seule grande réserve de la soirée, les vociférations de Giuseppe Giacomini campant un Samson " rusticano " qui a peu à voir avec le chant français, tant dans le style que dans la langue  (pas un mot n'est compréhensible).
La Dalila d'Hermine May a l'intelligence de ne pas jouer la surenchère au jeu des décibels et du mauvais goût. La voix n'est pas immense, mais elle est belle. Si l'aigu est solide (mais trop haut), le médium et le grave sont parfois grossis. La chanteuse compense par une finesse, une intelligence et une sensualité qui finissent par emporter l'adhésion.
Le Grand Prêtre d'Alain Fondary est magnifique en tous points. La prononciation est, enfin, parfaite, la voix toujours aussi belle et fracassante (il n'use pas d'aigus trop ouverts comme cela peut lui arriver parfois), et l'incarnation  vraiment très prenante. Une excellente prestation.
Les seconds rôles sont très convaincants, les Choeurs de l'Opéra du Rhin et ceux de l'Opéra de Nantes absolument superbes. Quant à l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg, il a signé une performance somptueuse  (notamment un hautbois solo magnifique).
Tous étaient dirigés par Jan Latham-Koenig qui, après un début d'acte I un peu laborieux, s'est libéré - mais sans outrance - à partir de l'arrivée d'Alain Fondary, puis a su mettre en valeur tant l'urgence dramatique que la poésie de cette partition chatoyante.
 
 
Pierre-Emmanuel Lephay
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