OPERAS - RECITALS - CONCERTS LYRIQUES
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ROME
16/01/2008
- Retransmission de la R.A.I -
 
Tosca, finale I
© Teatro dell'opera di Roma


TEATRO DELL'OPERA DI ROMA
Saison lyrique 2007-2008

Enregistré au « Teatro dell’Opera » de Rome
le jeudi 16 janvier 2008


Giacomo PUCCINI

TOSCA


Floria Tosca : Myrto Papatanasiu
Il Cavaliere Mario Cavaradossi : Giuseppe Gipali
Il Barone Vitellio Scarpia : Giorgio Surian
Cesare Angelotti : Alessandro Guerzoni
Il Sagrestano : Francesco Facini
Spoletta : Claudio Barbieri
Sciarrone : Fabio Tinalli
Un Carceriere : Riccardo Coltellacci

Orchestra e Coro del Teatro dell’Opera di Roma
Coro di Voci Bianche di Roma dell’Accademia di Santa Cecilia
et du Teatro dell’Opera di Roma, direction : Josè Maria Sciutto
Maestro Concertatore e Direttore : Gianluigi Gelmetti
Maestro del Coro : Andrea Giorgi

Mise en scène et décors : Franco Zeffirelli
Costumes : Anna Biagiotti
Eclairages : Alessandro Santini


- Retransmission de la R.A.I - 
Une belle Tosca, rescapée de la crainte des « pirates »

Poursuivant une luxueuse semaine lyrique radiophonique, la RAI contourne la crainte des « pirates » et propose le plus célèbre de tous les opéras de Giacomo Puccini, enregistré précisément là où il fut créé, en ce fameux « Teatro Costanzi » de Rome, renommé aujourd’hui « Teatro dell’Opera ». L’illustre Maison inaugure ainsi sa saison lyrique et l’année Puccini.


Selon une belle habitude digne de servir d’exemple, la Radio italienne invitait ses auditeurs à lui transmettre leurs impressions par messages électroniques. Comme la plupart s’étonnait d’entendre l’œuvre en différé et non dans la distribution « principale » comportant Martina Serafin, Marcelo Alvarez et Renato Bruson, le présentateur de la RAI s’expliqua à la fin de l’émission. Une retransmission par radio se négocie par de nombreuses tractations, car la qualité du son étant élevée, certains auditeurs enregistrent soigneusement et parfois en font commerce… Il se trouve donc des chanteurs refusant le « direct », voire toute idée de retransmission radio !

Dans le rôle du « Cavaliere » Mario Cavaradossi, Giuseppe Gipali présente un beau timbre clair et chaleureux rappelant celui du délicat Renato Cioni, même s’il semble un peu léger parfois. L’aigu est sûr et l’orchestre surmonté. Son grand air « E lucevan le stelle… / Oh ! Dolci baci, o languide carezze » est d’une belle tenue, chaleureux et sobrement désespéré, pour ainsi dire, mais vibrant, et c’est beaucoup, quand on pense qu’il s’agit de l’un des airs d’opéra les plus connus… et attendus !

La Floria Tosca de Myrto Papatanasiu laisse un peu la même impression de timbre léger pour le rôle… mais rond et au chant expressif. Sa grande prière fut fort bien chantée et vécue mais la minceur du timbre gêne toujours un peu… sans forcément penser à Renata Tebaldi ou à Maria Callas. On regrette l’incident ayant rendu vacillant l’impressionnant aigu sur le mot « lama », lorsqu’elle narre à Cavaradossi comme elle planta précisément la « lame » du couteau dans le cœur de l’immonde baron.

Giorgio Surian semble parfois avoir le souffle un peu court, comme dans son entrée pourtant impressionnante : « Un tal baccano in chiesa ! », (un tel chahut dans une église !), ou dans la fin du Finale I, au moment du chant en force dans « Tosca, mi fai dimenticare Iddio ! » (Tosca, tu me fais oublier Dieu !). En revanche, de sa voix unie, sombre sans être noire ni rocailleuse, il campe un Baron Scarpia très lyrique, c’est-à-dire chantant toujours, même dans les moments les plus dramatiquement violents.
Les rôles secondaires sont fort bien tenus, du sacristain à la belle voix grave de Francesco Facini, au Carceriere (geôlier) velouté de Riccardo Coltellacci, en passant par le Cesare Angelotti de Alessandro Guerzoni, dont le timbre rocailleux caractérise bien le personnage sorti de la souffrance pour se suicider.

Toujours grand personnage chez Puccini, l’orchestre nous régale de son excellence, comme s’il se souvenait qu’il devait être à la hauteur de son prédécesseur, créateur de Tosca dans ces mêmes lieux !  Après nous avoir effrayé par la vitesse avec laquelle il attaquait le début de la charge accompagnant la chute du rideau au premier acte, le Maestro Gelmetti veille en effet à une grande lisibilité de l’orchestre, notamment dans les moments où il s’emballe et risque le « cafouillage ».

Yonel BULDRINI
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