C O N C E R T S
 
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NEW YORK
16/03/2007
 
 Krassimira Stoyanova
© DR

Giuseppe VERDI

TRAVIATA


Violetta : Krassimira Stoyanova
Alfredo : Jonas Kaufmann
Germont : Dwayne Croft
Flora : Leann Pantaleo
Gastone :Tony Stevenson
Baron Douphol : John Hancock
Marquis D'Obigny : James Courtney
Dr. Grenvil : John Cheek
Annina : Kathryn Day
Giuseppe : David Frye
Messenger : David Asch
Dance : Annemarie Lucania
Dance : Henny Bascos
Dance : Davis Robertson

Conductor : Marco Armiliato

Production : Franco Zeffirelli
Set Designer : Franco Zeffirelli
Costume Designer : Raimonda Gaetani
Lighting Designer : Duane Schuler
Choreographer : Maria Benitez
Stage Director : Kristine McIntyre

New-York, Metropolitan Opera, le 16 mars 2007

FASTUEUSE ROUTINE

Nous avions chroniqué cette reprise de la production de Traviata il y a quelques mois à peine.

Pour cette série, Krassimira Stoyanova déçoit en Violetta. Certes le timbre est riche, rappelant celui de Virginia Zeani, immense interprète du rôle, mais là s’arrête la ressemblance. J’attendais, il est vrai, beaucoup de cette interprète que je ne connaissais que par ses enregistrements : la Rachel qu’elle incarne en DVD aux côtés de Neil Shicoff est en effet des plus touchantes. Peu d’investissement dramatique ici, ou de nuances : le chant est continuellement forte ou mezzo forte, y compris au dernier acte : encore un soprano qui meurt en pleine forme ! Bien coachée, le soprano pourrait pourtant proposer une vision autrement romantique de l’héroïne de Dumas fils.

Jonas Kaufmann inflige une autre déception. S’agit-il d’une fatigue passagère ? Son Alfredo n’est guère à l’aise vocalement, souvent couvert par l’orchestre ou ses partenaires. C’est d’ailleurs bien la première fois que j’entends un Guiseppe ou un Messager plus sonores qu’Alfredo ! La voix, très barytonnante, est souvent engorgée, l’aigu, tendu ; « Del miei bollenti spiriti » est quasiment parlé et seule la cabalette qui suit fait un peu d’effet (mais sans que le ténor ne tente le suraigu final). C’est un peu maigre pour un chanteur de cette réputation. Reste un minois agréable : mais vient-on à l’opéra uniquement pour le physique des chanteurs (1) ? D’autant que l’incarnation scénique est d’une rare gaucherie, l’interprète, souvent voûté, ne semblant compter que sur sa seule crinière bouclée pour séduire les foules. A sa décharge, il faut dire qu’on a l’impression qu’il a volé un costume trop petit pour se rendre à la fête de Violetta (2). Espérons que le public parisien aura l’occasion de l’entendre à Garnier dans une meilleure forme. Quant à chanter Siegmund au Met comme l’annonce certains sites, même en 2011 …

Reprenant son Germont d’il y a quelques semaines, Dwayne Croft est apparu en meilleur forme, mais toujours excessivement tendu dans son « Di Provenza » dont il ne chante d’ailleurs toujours pas la cabalette.

Les seconds rôles sont remarquables d’efficacité et de professionnalisme ; à faire pâlir les protagonistes.

La direction de Marco Armiliato est musicale, avec une belle pâte orchestrale. Mais il n’y a pas de miracle : on ne vient pas vraiment entendre Traviata pour l’orchestre.

Enfin, nous ne reviendrons pas sur la mise en scène, plusieurs fois critiquée dans ces colonnes et qu’on espère voir remplacée au plus vite par une production d’une autre tenue théâtrale.



Placido CARREROTTI




1.Une question qu’on peut légitimement se poser quand on voit l’agitation médiatique autour d’artistes d’envergures discutables comme Rolando Villazon ou Anna Netrebko, par exemple.

2. Vocalement au contraire, le costume d’Alfredo a paru trop grand.
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