C O N C E R T S 
 
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NANCY
28/02/05

© DR
Récital José Van Dam

José van Dam (baryton-basse)
Maciej Pikulski (piano)

Première partie

Robert Schumann (1810-1866)
Dichterliebe op. 48
sur des poèmes de Heinrich Heine

Deuxième partie

Henri Duparc (1848-1933)
Extraits de Treize Mélodies :
L'invitation au voyage (Baudelaire),
Extase (Lahor), 
Le Manoir de Rosemonde (Bonnières),
Chanson triste (Lahor)

Claude Debussy (1862-1918)
Fêtes galantes (second recueil)
sur des poèmes de Paul Verlaine :
Les Ingénus, Le Faune, Colloque sentimental.

Francis Poulenc (1899-1963)
Le Bestiaire ou Le Cortège d'Orphée,
sur des poèmes de Guillaume Apollinaire

Francis Poulenc
Chansons gaillardes,
sur des textes anonymes du 17ème siècle.

Nancy, 28 février 2005

Golaud mythique sur scène, José van Dam s'éloigne quelque peu de l'opéra, s'avouant peu concerné par la problématique de la mise en scène, et montre plus d'intérêt depuis quelque temps pour le récital et le concert. Il s'est attaché la collaboration du jeune pianiste Maciej Pikulski, chez qui il apprécie le caractère et la jeunesse.

Pour ce récital nancéen, Van Dam reprend en première partie le cycle des Dichterliebe de Schumann qu'il a déjà offert en récital, à Paris notamment. Un choix que l'on peut une fois de plus discuter, tant dans l'inspiration générale des poèmes, dédiés aux amours juvéniles, que dans la tessiture, aiguë à l'origine, qui oblige le chanteur à des transpositions dénaturant quelque peu le caractère de certaines pièces. Certaines étapes du cycle sont magnifiquement brossées, comme "Ich grolle nicht" ou "Ich hab'im Traum geweinet", même si le pianiste semble ne pas entrer dans la même intention. Mais la fatigue vocale dans les passages en demi-teintes, le manque de luminosité du timbre, la diction tout juste acceptable de l'allemand brident l'adhésion. Tout cela manque d'intention globale, de logique dans les enchaînements, égrenés de façon trop égale, et de souffle narrateur, autant de la part du pianiste, neutre et sans dynamique, que du chanteur.

En seconde partie, on retrouve le Van Dam qu'on aime dans ces cycles de mélodies françaises, la pureté de la diction, le goût du texte. Le courant passe enfin avec un public qui se délecte de cet art de la déclamation, de cet humour subtil, de cette voix qui montre encore toutes ses qualités dans les passages lyriques à pleine voix. Et pour faire taire les détracteurs de la première partie, Van Dam entonne un air de la Calomnie qui chavire la salle, conquise, et la quitte sur un clin d'oeil avec le dernier air du film Le Maître de Musique.
 
 

Sophie ROUGHOL
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