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29 juillet 2011

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Au gré de l’été, nos rédacteurs vous proposeront leur coup de coeur vidéo. Miracle de la technologie moderne, la vidéographie de décennies d’opéra est disponible en un seul clic. Il faut être un rigoureux exégète pour prétendre en avoir fait le tour. Voilà pourquoi nos experts vous proposent désormais de vous aider à distinguer le Youcouncoun d’un vulgaire zircon.

29 juillet – Nabucco de Muti à Rome (choix de Julien Marion)
Extrait de la représentation de Nabucco donnée à Rome en mars dernier, à l’occasion du 150ème anniversaire de l’unité italienne, sous la baguette incontestable de Muti. A l’issue de « Va pensiero », le public réclame un bis, et Muti se retourne vers la salle et interpelle les responsables politiques présents pour les mettre face à leurs responsabilités en leur indiquant que s’ils continuent à mépriser le patrimoine culturel de leur pays, alors l’Italie sera vraiment cette « patria si bella et perduta » que Verdi exaltait en 1842. Comment transformer une représentation d’opéra en véritable acte politique. A la reprise de « Va pensiero », les choristes sont en larmes. On devine qu’ils ne sont pas les seuls.

27 juillet – Kimera, La Reine de la nuit (choix de Laurent Bury)
C’était pendant l’horreur des années quatre-vingt… Play-back approximatif, costumes d’une rare laideur, maquillage à la truelle, synthétiseurs dégoulinants en guise d’accompagnement : telle était la Coréenne Kimera dans ses œuvres, élève de Mady Mesplé, propulsée vers la célébrité par Guy Lux. Auprès d’elle, Florence Foster Jenkins fait figure de modèle de précision dans les coloratures. Nommée en 2008 « Ambassadrice de bonne volonté » de son pays, Kimera ferait plutôt l’effet d’une redoutable arme biologique. Attention, l’extrait ne dure guère plus d’une minute, mais c’est déjà trop.

26 juillet – von Otter chante Kornlgold (choix de Nicolas Derny)
Glück das mir verlieb, le fameux « Lied de Marietta », est l’extrait le plus connu de l’opéra Die tote Stadt voire de l’entière production d’Erich Wolfgang Korngold. De Schwarzkopf à Hendricks, en passant par Te Kanawa, Price ou Fleming (ad nauseam), des dizaines de chanteuses –et non des moindres- l’ont intégré à leur répertoire avec plus ou mois de bonheur. Par l’intelligence de son phrasé, le naturel de sa musicalité et la classe dont elle fait preuve, la version sugarfree d’Anne Sofie von Otter est d’un chic insurpassable. What else ?

19 juillet – Dessay en Zerbinette (choix d’Antoine Brunetto)
Le summertube se devait de prendre un véritable air de vacances. Qui dit vacances, dit plage, et qui dit plage dit bikini… Et elles ne sont pas nombreuses les cantatrices qui ont osé le deux-pièces sur une scène d’opéra ! Honneur donc à Natalie Dessay qui nous offrait à Garnier en 2003 une Zerbinette ébouriffante (et ébouriffée) joliment déshabillée par son complice Laurent Pelly.

17 juillet – Caballé à Orange (choix de Christian Peter)
Par une nuit de juillet 1974, Montserrat Caballé interprétait Norma sur la scène du Théâtre antique d’Orange aux côtés de Jon Vickers. Le Mistral était si violent qu’il avait fallu attendre une accalmie, c’est pourquoi la représentation avait commencé avec près d’une heure de retard. Cependant l’accalmie fut de courte durée et à chaque fin de tableau les spectateurs craignaient qu’une annonce les avertisse que le spectacle était définitivement interrompu. Pourtant, la représentation est allée jusqu’à son terme et, en dépit des conditions climatiques (ou peut-être justement stimulée par l’enjeu), La Caballé a donné la meilleure Norma de sa carrière. Ce soir-là, le tout jeune homme que j’étais a été définitivement contaminé par le virus de l’opéra.

13 juillet – Carlos Kleiber et le trio du Rosenkavalier (choix de Nicolas Derny)
Voir Carlos Kleiber diriger dans la fosse est aussi rare que fascinant. Ainsi ce document exceptionnel le montrant accompagner son opéra fétiche, Der Rosenkavalier, détourne immédiatement le regard de la mise en scène d’Otto Schenck tant le chef attire sur lui toute l’attention. Existe-il expérience plus magnétique, plus sensuellement divine, plus délicate, plus enivrante pour des chanteurs (ici remarquables) que d’être ainsi accompagnés, enlacés et choyés ?

12 juillet – Lucia Popp dans le chant à la lune (choix de Sylvain Fort)
C’est drôle, parmi les chanteuses disparues, il en est qui nous manquent plus que d’autres. Lucia Popp fait partie de celles-ci. La luminosité de ce timbre, la simplicité et la justesse de la musicienne, et ce quelque chose d’indéfinissablement humain, profond, fragile nous la rendent chère. Il nous faut souvent ouvrir l’album de souvenirs, pour la retrouver telle qu’elle fut. Cet extrait la propose dans tout le frémissement d’un art dépourvu d’artifices : ah, pas de double-crème ici, pas de ligne scintillante, mais tout bonnement l’intériorité faite offrande. Que voulez-vous, on l’aime.

11 juillet – Aida à Leipzig (choix de Jean-Marcel Humbert)
Bien loin d’Orange et de Vérone, cette production de Peter Konwitschny (Leipzig 2009), que je trouve toujours aussi réjouissante deux ans après, réduit Aïda à ses six protagonistes principaux et à un canapé rouge évocateur, et condamne les deux amants à être plongés vivants dans le monde d’aujourd’hui : l’horreur absolue, même les pharaons n’auraient pas pensé à une aussi effroyable punition… Bref, on aime ou on n’aime pas, mais il se dégage de la représentation une saine remise en question. Moi, j’ai adoré… Sylvie Valayre (Aïda), Natacha Petrinsky (Amnéris), Carlo Ventre (Radamès), Paolo Gavanelli (Amonasro), Danilo Rigosa (Ramphis) et James Moellenhoff (le roi).

7 juillet – Georges Thill dans la Bohème en français (choix de Christophe Schuwey)
Pour le charme un peu désuet de Puccini en Français, mais surtout, parce qu’on ne se lasse jamais d’entendre Georges Thill, voici « Que cette main est froide… ». Et certes, un timbre aussi riche, frais et viril à la fois, une ligne aussi pure ; surtout, une passion si pleine, assurément, fait plus que réchauffer une main : il fait déborder un coeur.

6 juillet – Veriano Luchetti dans I due Foscari (choix de Yonel Buldrini)
Cet air résume la spontanéité et l’irrésistible immédiateté qui firent le succès du jene Verdi. On entend d’abord la touchante cavatine de l’exilé, à qui il est donné de respirer à nouveau la « brise du sol natal », puis la vibrante cabalette (on ne peut plus véhémente ni verdienne !) dans laquelle il se dit poursuivi par une « haine atroce », mais un Foscari se doit de relever la tête et son innocence lui donnera la force ! C’est l’occasion de retrouver la belle pâte de voix si chaleureuse d’un ténor négligé par les firmes discographiques : Veriano Luchetti, et l’émouvante fermeture du rideau de velours —aujourd’hui remplacée par ces détestables extinctions de lumières à la music hall— même si le rideau du Teatro Regio de Parme se ferme au nez du pauvre Luchetti alors qu’il émet un solide et interminable aigu final !

5 juillet – Anna Caterina Antonacci chante Berlioz (choix de Laurent Bury)
Anna Caterina Antonacci n’est pas seulement la grande Carmen que toutes les grandes scènes internationales se disputent, c’est aussi une immense berliozienne, comme l’a prouvé son inoubliable Cassandre des Troyens en 2003 au Châtelet. Ceux qui l’ont entendue dans La Mort de Cléopâtre ne sont pas près d’oublier son intensité dramatique ou la splendeur de son français, qualités que l’on retrouve amplement dans ce D’amour l’ardente flamme donné en concert en 2008 à Strasbourg. Superbe à écouter, et pas du tout désagréable à regarder…

(clic)

4 juillet – Anna Netrebko aux pieds nus (choix de Maximilien Hondermarck)
Il y a des jours où, encouragé par le contexte économique et les conditions pluviométriques, votre fidèle internaute s’enfonce dans une profonde mélancolie et ne visionne exclusivement que des extraits des plus poignants suicides lyriques, et si possible par des chanteuses mortes dans les mêmes conditions. Puis vient un jour où le soleil brille de nouveau, et où il n’y a qu’Anna Netrebko qui puisse rivaliser avec lui et nous empêcher de goûter à ses rayons. « Meine Lippen, sie küssen so heiß » : on n’en doute pas. Heureux celui qui…

1 juillet – Horrortube – Peter Schreier chante Noël (choix d’Hélène Mante)
L’art de Peter Schreier fut remarquable à de très nombreux titres et si, longtemps, il s’illustra comme le sosie officiel de Gérard Mortier, n’oublions pas qu’il fut aussi le ténor Mozartien de sa génération. C’est peu dire qu’à l’instar d’un Rockwell Blake, Peter Schreier ne fut pas servi par un timbre de miel. Mais l’intelligence musicale, la subtilité de l’interprète lui permirent de briller en des territoires musicaux où ces qualités étaient absolument nécessaires. Par contre, ce petit chant de Noël, enregistré dans une grange, flanqué d’un accompagnement improbable et involontairement ringardissime ne le montre pas sous son meilleur jour. A moins qu’il s’agisse de Gérard Mortier.

30 juin – M. Dupuy & R. Blake dans La Cenerentola (choix de J-P. Thiellay)
La Rossini renaissance, qui a bouleversé le monde lyrique depuis son épicentre, Pesaro, cela n’était pas que pour les autres ! L’opéra municipal de Marseille a ainsi réussi à réunir, en février 1990, la mezzo colorature Martine Dupuy en Cenerentola et Rockwell Blake, Ramiro électrisant, avant de rééditer, en 1996, pour une Semiramide restée dans les mémoires. Pour la complicité des deux artistes, pour les variations ajoutées à la fin de la strette prise accelerando, pour la fidélité à l’esprit rossinien, cette scène est mémorable. Merci à tous les deux… et au vidéaste amateur car ces images sont évidemment inédites !

29 juin – Michèle Lagrange en Esclarmonde  (choix de Christophe Rizoud)
A la voir actuellement dans Les Brigands Salle Favart brutaliser son petit page, on oublierait presque qu’avant d’être Princesse de Grenade, Michelle Lagrange fut une Esclarmonde dont le contre-Ré n’avait peut-être pas le même piqué que celui de Joan Sutherland mais dont la prononciation du français était autrement éloquente. Respect.

28 juin – Waltraud Meier en Isolde à La Scala (choix de Camille De Rijck)

On a souvent dit que Waltraud Meier avait l’un des timbres les plus laids de l’histoire du chant, on a souvent dit que son aigu manquait de rayonnement et que son intonation était pour le moins perfectible. Ce n’est pas entièrement faux. Par contre, ce qui est tout à fait vrai, c’est qu’elle seule porte une telle véhémence dans son timbre, qu’elle seule atteint une telle intensité dramatique par son économie du geste. Elle est des wagnériennes contemporaines la plus fervente.

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