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Un jour, une création : 10 juin 1865, le philtre de celui qui n’avait pas encore connu d’amour heureux

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10 juin 2016

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Richard Wagner connaissait sur le bout des doigts la légende de Tristan et d’Yseult, dont il possédait de nombreuses versions qu’il lisait très règulièrement. L’idée d’en tirer un nouvel opéra germe lentement mais sûrement au début des années 1850 et le compositeur s’en ouvre à son ami Franz Liszt dans une lettre restée fameuse dans laquelle il écrit n’avoir jamais connu d’amour heureux. Il est alors marié à l’actrice Minna Planer. En 1857, Wagner et Minna s’installent près de la villa d’Otto Wesendonk, qui sera un mécène généreux. Mais sa femme Mathilde sera, elle, un peu plus que l’épouse du généreux donateur pour Wagner, qui lui offre la première version du livret de Tristan et Isolde et lui écrira les fameux Wesendonk-lieder ; avant de construire cette énorme partition de 1858 à 1859, entre Zurich, Venise et Lucerne. Wagner trouve ensuite ceux qu’il veut absolument pour interprètes et c’est justement un couple : Ludwig Schnorr von Carosfeld, et sa femme Malvina. L’opéra de Vienne veut bien créer l’œuvre, mais avec d’autres chanteurs qui ne conviennent nullement. Tout le monde jette l’éponge après pas moins de 70 répétitions, l’opéra jugeant l’œuvre « injouable ». Le compositeur, comme d’habitude, est aux abois, sans ressources. Il pense un moment en finir mais voilà que le roi de Bavière, Louis II, subjugué par l’œuvre de Wagner, va le couvrir d’or in extremis.

Les préparatifs peuvent commencer à l’opéra de Munich, sous la direction du grand chef Hans von Bulow, loin de se douter que la petite Isolde que sa femme Cosima, la fille de Liszt, met au monde au même moment, n’est pas de lui mais de Wagner, qui a trouvé dans la fille de Liszt le fameux amour heureux dont il parlait à ce dernier 10 ans plus tôt…. La création, ce 10 juin 1865, se passe bien malgré quelques critiques virulentes, mais le ténor Schnorr meurt à l’improviste quelques semaines plus tard et Malvina ne chantera plus. Tristan et Isolde mettra encore quelques années avant de s’imposer comme le grand chef d’œuvre qu’il est. Même si d’aucuns peuvent le trouver interminable, l’opéra s’achève avec la sublime mort d’Isolde, et cela vaut la peine d’attendre 4 heures rien que pour ces dernières minutes. Elle est ici magnifiée par une Waltraud Meier en état de grâce, dans la mise en scène de Patrice Chéreau pour la Scala de Milan en 2007.

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