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28/06: Petite Messe solennelle de Rossini : non vraiment, fallait pas qu’elle grandisse

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Brève
28 juin 2013
28/06: Petite Messe solennelle de Rossini : non vraiment, fallait pas qu’elle grandisse

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Quelques semaines après le concert parisien de l’Orchestre national de France, une parution discographique chez EMI vient le confirmer : la version pour grand orchestre de la Petite messe solennelle de Rossini n’a qu’un intérêt limité. On sait qu’elle est due à Rossini lui-même, qui la commit cinq années après la création de la version originale, sans doute pour céder à l’amicale pression d’une partie de son entourage, dérouté par l’intrumentarium d’origine (deux pianos et un harmonium). Quoi qu’il en soit, l’enregistrement qu’a réalisé Antonio Pappano de cette version « grand public », avec les forces romaines de l’Académie nationale de Sainte Cécile démontre qu’il en est des œuvres musicales comme des films à succès : il faut se méfier des remake. Non que l’interprétation soit en cause : le chœur est fort correct et les solistes flatteurs (avec néanmoins un ténor – Francesco Meli – en retrait, qui plafonne assez vite). En outre, le chef aime cette œuvre, cela s’entend. Il lui sert une direction amoureuse, vivante et équilibrée. Mais pourquoi diable s’être privé de cet intimisme qui fait toute la saveur de la Petite messe, et tout son prix, jusqu’à en faire une des rares œuvres appréciées de mélomanes rétifs à l’opéra rossinien (si, si, il en existe, on en connaît !) ? Non seulement l’orchestration et les effectifs larges n’apportent rien à l’œuvre, bien au contraire, ils la banalisent. Ils la privent de ces équilibres si fins, de ces nuances impalpables, de ce mélange si subtil de profondeur et de délicatesse qui en font un joyau. Car à n’en pas douter, la Petite messe solennelle, c’est de la musique de chambre, avec tout ce que cela suppose d’intimisme et de ductilité dans la conduite. Un exemple: dans le Crucifixus, accompagnée du seul harmonium, la soprano ouvre des abîmes. Accompagné des pupitres de cordes, le passage ne suggère plus rien ; il tombe à plat. L’amoureux de cette œuvre laissera donc traîner ses oreilles du côté de versions qui assument pleinement une lecture chambriste et ne cherche pas à l’attirer vers l’opéra, au prix d’un magistral contresens. Une suggestion iconoclaste, car bien peu italienne : le superbe enregistrement dirigé par Marcus Creed chez Harmonia Mundi avec le RIAS Kammechor. [Julien Marion]

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