C O N C E R T S 
 
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PARIS

OPÉRA BASTILLE

31/05/02

(Béatrice Uria Monzon, Acte III)

Carmen
Opéra de Georges Bizet
Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy
Díaprès Prosper Mérimée
 

Carmen : Béatrice Uria-Monzon
Don José : Richard Leech
Escamillo : Jean-Luc Chaignaud
Le dancaïre : Nigel Smith
Le remendado : Christian Jean
Andres : Wassyl Slipak
Frasquita : Valérie Condoluci
Stépjhanie díOustarc : Mercédès
Micaëla : Anja Harteros
Lilas Pastia : Fabrice Bani
Le guide : Maurice Antoni

Mise en scène : Alfredo Arias, réalisée par Isabelle Cardin
Décors : Roberto Platé
Costumes: Françoise Tournafond
Lumières : Jacques Rouveyrollis
Chorégraphie : Ana Yepes

Choeurs et Orchestre de líOpéra de Paris
Direction : Jésus Lopez-Cobos

Paris, le 31 mai 2002.



LA 500ème DE CARMEN ! ! !
 

Soirée de gala ce 31 mai pour un évènement exceptionnel, la 500ème représentation du chef d'oeuvre de Bizet à l'Opéra de Paris.

Pour cette représentation UNIQUE, l'Opéra a fait édité une somptueuse plaquette de 4cm x 20 cm, précisant titre et distribution.

Les mauvaises langues diront qu'il ne s'agit en fait que du bout de papier habituel remis à chaque spectateur : E R R E U R ! Les autres soirs, il n'y avait pas écrit "500ème représentation" !

Le spectacle va commencer.
Le rideau s'allume !
Les spectateurs retiennent leur souffle : va-t-on aussi vulgairement annoncer un hommage ?
Et c'est l'annonce devant le rideau : "Jaël Azaretti souffrante sera remplacée par Valérie Condoluci dans le rôle de Frasquita ".
Les spectateurs ne sont pas dupes et échange un sourire : ils ont compris le clin d'oeil discret.

Pour cette fête, l'Opéra de Paris n'a pas lésiné sur les moyens, n'hésitant pas à engager une nouvelle fois la trop rare Béatrice Uria-Monzon, qui n'avait guère chanté le rôle en ces lieux qu'en 1993, 1994, 1997, 1998 et 1999 (cette représentation constituant la dernière de la série 2002).

De fait, cette immense artiste si injustement décriée, a fait d'incontestables progrès, notamment en diction, et sa présence théâtrale est toujours aussi juste.
Comme disait mon voisin, "15 ans de plus et elle sera parfaite !" 
A bientôt donc pour la millième de "Carmen".

Avec l'immense Jean Luc Chaignaud, c'est littéralement le couple légendaire de l'édition de 1998 qui se trouve miraculeusement reconstitué. Quelque peu hué les soirs précédents, Chaignaud, en vrai professionnel, s'économisait en fait pour cette soirée qu'il transcende : avec lui, pas besoin de couper la scène du duel ou les aigus en coulisses (comme plus tard à la reprise de juin ? juillet avec John Relya).

Sans doute handicapé par l'émotion environnante, Richard Leech n'est plus que l'ombre de lui-même ! Deux vibratos se battent dans son gosier : un premier, naturel, sur le devant de la voix, un autre en arrière, sourd, sur le voile. La reprise de juin - juillet le trouvera heureusement dans une meilleure forme.

La jeune Anja Harteros est une bonne Micaëla, aux piani faciles.

Le choeur, professionnel, est impeccable, à l'exception de celui des enfants, clairement en vacances scolaires (aigus hurlés et chantés faux : heureusement, la moitié ne faisait que semblant de chanter !)

Jesus Lopez-Cobos dirige consciencieusement (cf. les critiques des 26 juin et 9 juillet).

L'Opéra de Paris nous devait une revanche après avoir raté le bicentenaire de Rossini (un médiocre Barbier), oublié ceux de Meyerbeer et d'Halévy (rien du tout), ignoré celui de Verdi (le 27 janvier, alors que tous les théâtres lyriques du monde proposaient qui le Requiem, qui une oeuvre lyrique du Maître, l'Opéra de Paris affichait glorieusement Paquita !).

C'est chose faite avec cette soirée à la hauteur de l'évènement ! 
Merci Monsieur Gall. Merci l'Opéra.
  


Placido Carrerotti
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