C  R  I  T  I  Q  U  E  S
 
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Roberto Alagna, ténor
Credo, airs sacrés


1. Ave Maria
(Franz Schubert, arrangements Robin Smith et Jeff Jarrart)
2. Minuit, Chrétiens
(Adolphe Adam, arrangements et orchestration Thomas Kremski)
3. Panis angelicus (Cesar Franck)
4. Ave Maria
(Johann Sebastian Bach / Charles Gounod, arrangements Thilo Winter)
5. Salutation Angélique
(Charles Gounod, arrangements et orchestration Thomas Kremski)
6. Grande messe des morts (Hector Berlioz)
7. Panis angelicus (Camille Saint-Saens)
8. Repentir
(Charles Gounod, arrangements et orchestration Thomas Kremski)
9. Crucifix
(Jean-Baptiste Faure, arrangements et orchestration Thomas Kremski)
10. Messe de Sainte Cécile (Charles Gounod)
11. Agnus Dei (Georges Bizet)
12. Notre Père (Roberto Alagna)
13. Douce nuit (Franz Xaver Gruber, © Robin Smith)
14. Adeste fideles (Thomas Greatorex, © Robin Smith)
15. Gentil Père Noël (Roberto Alagna, © Robin Smith)
16. Petit Papa Noël
(Henri Martinet, arrangements, Fréderico et David Alagna, © Eschig)

Titres 2 à 11, enregistrés à Toulouse,
Eglise Notre –Dame de la Daurade, en mai 1996
Chœur et Orchestre du Capitole de Toulouse
Petits Chanteurs à la croix Potencée
Direction : Michel Plasson

Titres 1 et 13 à 15, enregistrés entre mai et août 2000
The choir of St John’s, The New London Children’s Choir,
The London Oratory School Choir, Smithills School Junior Choir
Direction : Robin Smith

Titre 12, enregistré à Paris, Studio Davout, en juillet 2007

Titre 16, enregistré en 2000
Tiffin Boy’s and Girls from Kingston Grammar School
Simon Toyne – Orchestre / Bernard Gérard

Universal Music 480 035 3
Durée : 71’49



C'est sa prière !

Dieu sait si on a l’esprit large, tout particulièrement en ces temps de Noël qui célèbrent la venue sur terre de son fils unique ; le moment est à la tolérance, la paix, l’amour. Dieu sait si l’exercice des chants sacrés est devenu le passage obligé des ténors populaires depuis l’avènement de Tino Rossi et de son « Petit Papa Noël », titre païen s’il en est mais que les maisons de disques n’hésitent à fourrer comme ici aux côtés du « Minuit Chrétien » dans un album intitulé pieusement «Credo ». Dieu sait qu’il faut bien qu’un artiste gagne sa vie, que le crossover n’est pas toujours un mal, Roberto Alagna, lui-même, en apporta la preuve avec son enregistrement Mariano il n’y a pas si longtemps.

Mais Dieu sait que sans jouer les grands inquisiteurs, il y a des limites à ne pas dépasser. On dénonçait plus haut la présence de « Petit Papa Noël » dans une compilation de musique a priori religieuse. Il y a pire ! Il y a « Gentil Père Noël », un titre composé par Roberto Alagna, qui lorgne de manière ridicule vers son illustre prédécesseur : « J’ai bien écouté Papa et Maman, j’ai bien travaillé et cependant, écoute ma prière, gentil Père Noël, pardonne à mon p’tit frère s’il est turbulent, il n’y a rien à faire, c’est son tempérament », le tout dégoulinant de clochettes et de chœurs d’enfants réverbérés. Il y a l’ « Ave Maria » de Schubert dans un arrangement encore plus glucosé, chanté en voix naturelle, en latin d’abord puis en anglais et qui plus que l’esprit de Noël évoque celui de Mike Brant, le chanteur crooner des années 70. Il y a dans le même sirop « Adeste Fideles » et « Douce nuit », « Stille nacht » ou « Silent night » on ne sait plus trop.

Dans un registre plus catholique, il y a une autre composition de Roberto Alagna, écrite sur les paroles de la prière « Notre Père » et dont la sobriété de l’interprétation, a capella, surprend à côté de ces torrents de mélasse.

Et puis, pour étoffer le propos, il y a une bonne partie des chants vraiment sacrés ceux-là, enregistrés avec Michel Plasson en 1996 et que le chef d’orchestre anime d’un tout autre souffle, : « Minuit Chrétien » d’Adolphe Adam, « Salutation angélique » de Charles Gounod « Panis Angelicus » de César Franck, « Agnus Dei » de Georges Bizet, toutes ces pièces inventées par un 19e siècle français qui, en attendant la séparation de l’église et de l’état, cherchait sa voie spirituelle entre Saint Sulpice et le Palais Garnier. Et là, transcendé par le timbre, le ton et la diction du ténor, on se met à genoux.


Christophe RIZOUD


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