C  R  I  T  I  Q  U  E  S
 
...
[ Historique des critiques CD, DVD]  [ Index des critiques CD, DVD ]
.....
......
Marcelo ALVAREZ

French Arias

détails

Werther - Les Contes d'Hoffmann - La Fille du Régiment
Roméo et Juliette - Dom Sébastien 
Manon - La Favorite - Don Carlos
Faust - Les Huguenots - Guillaume Tell

Orchestre et Choeurs de l'Opéra de Nice
Direction : Mark Elder

Sony SK 89650



Oh, que voilà un vilain disque ! Pourtant, la mariée était fort belle (trop peut être !) : un jeune ténor à la voix gorgée de soleil, coutumier du répertoire français, un programme classique mais qui ne tombe pas (trop) dans les poncifs, avec quelques raretés pour appâter les collectionneurs (Les HuguenotsÖDom Sébastien !), le tout accompagné par un orchestre et un chúur (lyrique) français habitués eux aussi à ce répertoire ; tout ça partait fort bien. Et bien, nous voilà devant líun des plus grands flops discographiques de líannée (et pourtant, il y avait de la concurrence !). La faute à qui ? En grande partie au ténor malheureusement. On aurait pu prévoir le naufrage : quel chanteur est capable, au même stade de sa carrière, de chanter correctement Tonio, Carlos et Hoffmann ?

Après un Werther précautionneux mais assez beau vocalement le cauchemar commence : comment peut-on chanter la chanson de Kleinsach de façon aussi neutre ? Líintérêt de cet air est justement líopposition entre la chanson de caractère et la partie centrale élégiaque. Alvarez chante tout ça de façon uniforme, débitant cette fameuse évocation centrale à Stella comme on récite le bottin : navrant. Mais le pire est à venir : jamais la merveilleuse romance díHoffmann à líActe II des Contes níaura été chantée aussiÖ faux ! Les problèmes díintonation sont constants sur toute la tessiture et empêchent díapprécier líinterprétation de líartiste (de toute façon, on ne perd pas grand choseÖ). On atteint les sommets du ratage à la plage suivante. Pour aborder le redoutable air de Tonio et ses 9 contre-ut, le ténor allège exagérément son émission, díoù des problèmes de justesse et une mollesse díarticulation malvenue dans un air militaire. Pour couronner le tout, Alvarez aborde la deuxième partie de líair en changeant complètement de place vocale (Aïe, aïe, aïe, les contre-ut !) : il place tout dans le nez ! Malheureusement ça ne líaide pas à assumer les contre-notes, qui se rapprochent plus de miaulements efféminées que de líémission fière et percutante que líon attend ici. Le reste du récital est à líavenant : on va du " pas mal mais neutre " (Roméo, Sébatien, Werther, Faust, des Grieux), au vraiment mauvais (Don Carlos, Arnold) en passant par le moyen (Raoul, Fernand) : tout ça níest pas glorieux.

Líorchestre et les chúurs accompagnent tout ça mollement et le chef nous gratifie de quelques borborygmes sourds (mais audibles) quand son chanteur ne suit pas assez à son goût (véridique). Ajoutez à ça un texte de présentation plus que spartiate et vous trouverez vous même la conclusion: à oublier !
 
  


Jean-Christophe Henry

Lire le point de vue de Vincent Deloge
 

Commander ce CD sur  Amazon.fr
French%20Arias<" target="_blank">

[ Sommaire de la Revue ] [ haut de page ]