Le
caniche noir de la diva
Der grosse Bagarozy
un roman de Helmut
Krausser
(traduit de l'allemand
par François Mathieu)
Éd. Le Seuil,
coll. "points" - P841
182 pages
Waf, le
diable et le contre-ut
Oui, oui, vous avez
bien lu, ce livre s'appelle le caniche noir de la diva et il parle bel
et bien de Toy, le petit caniche de Maria Callas. Seulement voilà,
il a cela de particulier qu'il ne traite pas - sur un fond de lyrisme larmoyant
- des rapports conflictuels qu'il put y avoir entre la diva et le petit
quadrupède. Vous n'y apprendrez donc pas que Toy eut beaucoup de
mal à accepter Aristote Onassis comme nouveau maître, qu'il
n'aimait pas quand sa maîtresse oubliait de lui offrir ses croquettes
favorites au réveillon de Noël ou encore que sa petite queue
taillée battait frénétiquement quand Maria chantait
du Mozart. Non, ce livre est un roman.
En gros, l'histoire
est assez simple : Cora, une psychiatre allemande reçoit dans son
cabinet, Nagy beau mâle au regard de braise (et pour causeÖ vous
comprendrez plus tard !) très vite il lui avoue être le diable
(alors, vous comprenez maintenant ?) Fasciné par Callas dès
son adolescence, le démon confesse l'avoir suivie partout de New-York
à Athènes sous des masques très divers avant d'avoir
pris possession des bouclettes noires du petit chien. Mais le diable est
manipulateur et la psychanalyste tombera dans le piège de la fascination
amoureuse (terrible, n'est ce pas ?)
Helmut Krausser,
écrivain munichois au succès certain est né en 1964
à Esslingen. Avant de consacrer sa vie à l'écriture
de pièces de théâtre, de romans et de livrets d'opéra
(!) il a été - rien d'autre - que rockeur, veilleur de nuit,
étudiant en archéologie et journaliste. Le livre dont il
est ici question - publié sous le titre original de der grosse Bagarozy
- a été adapté à l'écran par le cinéaste
Bernd Eichinger en 1999.
Dans le caniche
noir de la diva, Krausser montre beaucoup d'attention pour la carrière
de la Callas, on devine en lui un grand amateur d'opéra (ou alors
un sérieux documentaliste !) Maria Callas y est dépeinte
avec juste ce qu'il fait d'ironie, le portrait reste foncièrement
élogieux même si l'auteur n'a pu s'empêcher de commenter
les épisodes tragiques de la vie de la cantatrice avec parfois une
pointe de cruauté (c'est au diable qu'on a affaire après
tout !)
Camille de Rijck
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