Robert SCHUMMANN
Lieder
Matthias GOERNE, baryton
Eric SCHNEIDER, piano
1. Ins Freie, op.89
n°5
2. Du bist wie
eine Blume, op.25 n°24
3. Die Lotosblume,
op.25 n°7
4. Was will die
einsame Trane?, op.25 n°21
5. Dichters Genesung,
op.36 n°5
6. Liebesbotschaft,
op.36 n°6
7. Abends am Strand,
op.45 n°3
8. Es leuchtet
meine Liebe, op.127 n°3
9. Mein Wagen rollet
langsam, op.142 n°4
10. Meine Rose,
op.90 n°2
11. Kommen nd scheiden,
op.90 n°3
12. Die Sennin,
op.90 n°4
13. Einsamkeit,
op.90 n°5
14. Der schwere
Abend, op.90 n°6
15. Die Lowenbraut,
op.31 n°1
16. Belsazar, op.57
17. Der Soldat,
op.40 n°3
18. Nachtlied,
op.96 n°1
19. Der Einsiedler,
op.83 n°3
20. Die beiden
Grenadiere, op.49 n°1
21. Widmung, op.25
n°1
22. Der Himmel
hat eine Trane geweint, op.37 n°1
23. Aus den ostlichen
Rosen, op.25 n°25
24. Mein schoner
Stern!, op.101 n°4
25. Zum Schluss,
op.25 n°26
DECCA, 475 6012
Depuis quelques années déjà,
Matthias Goerne explore le répertoire du
lied allemand tout
en menant avec succès une brillante carrière sur les plus
grandes scènes lyriques internationales. Artiste accompli, il aborde
avec ce récital de mélodies de Schumann un répertoire
peu fréquenté ; s'écartant volontairement des cycles
déjà maintes fois enregistrés, il compose un programme
original, très cohérent, tant sur le plan musical que sur
le plan dramatique et réserve à ses auditeurs quelques enthousiasmantes
découvertes de mélodies plus belles les unes que les autres,
mais simplement moins célèbres - bien injustement. Ainsi,
les très beaux Liebesbodtschaft, Abends am Strand, ou Es leuchtet
meine Liebe, le bouleversant opus 90, sur des textes de Lenau, ou Mein
schöner Stern seront autant de découvertes pour l'amateur,
autant de témoignage d'un art parfaitement accompli du compositeur
dans la veine la plus intimiste qui soit.
La voix de Goerne continue d'évoluer - ce qui est bien normal
chez un chanteur encore jeune - et se corse de couleurs cuivrées,
d'un timbre de plus en plus puissant, avec d'étonnantes résonances
dans le grave, parfois au détriment de la souplesse, remplaçant
le caractère juvénile par les charmes plus nobles de la maturité.
Matthias Goerne est né dans un théâtre ; son profond
amour de la scène et de la mise en situation le poussent à
élargir sa palette expressive, sans pour autant forcer le trait,
mais en insistant sur le sens dramatique des textes - il est vrai que les
romantiques allemands mis en musique par Schumann n'en manquent pas !
Mais ce qui évolue le plus au fil des ans, c'est sans conteste
son interprétation, qui semble se doubler aujourd'hui d'une véritable
méditation philosophique, basée sur une profonde connaissance
des textes mais aussi une intelligence de la phrase musicale, qui charge
de sens chacune des mélodies interprétée, et rend
l'écoute passionnante d'un bout à l'autre du récital.
Eric Schneider, qui est le partenaire privilégié de Goerne
depuis de longues années - en fait depuis qu'ils se sont rencontrés
dans les master classes de Fischer-Dieskau -, assume son rôle
d'accompagnateur avec beaucoup de fidélité, si ce n'est toujours
avec imagination.
Ne ménageons pas notre enthousiasme ; voilà bien un des
plus beaux enregistrements de lieder qu'il nous ait été
donné d'entendre depuis longtemps, un disque qu'on ne peut écouter
dans l'indifférence tant il est chargé d'émotion juste,
dégageant un véritable et profond plaisir musical.
Claude JOTTRAND
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