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Franz Josef HAYDN (1732-1809)

Il Ritorno di Tobia

Avec :
Anders Dahlin : Tobia
Sophie Karthäuser : Sara
Ann Hallenberg : Anna
Roberta Invernizzi : Raffaelle
Nikolay Borchev : Tobit

VokalEnsemble Köln (chef des choeurs : Max Ciolek)
Capella Augustina

Direction musicale : Andreas Spering

3 CD Naxos



Ritorno vincitor !



23 ans avant la « Création », et 26 ans avant « les Saisons », Haydn composait pour Vienne, avec succès, son premier oratorio, « Il Ritorno di Tobia ». Si cette œuvre ne connut pas, par la suite, la reconnaissance de ses célèbres cadettes, elle effectue grâce à Naxos un retour gagnant parfaitement justifié, car elle vaut vraiment la peine d’être connue ! La frémissante Sinfonia, le premier air d’Anan (« Sudo il guerriero »), les jeux de voix entre Anna et Tobia à la fin de « Dunque, oh Dio ! », et les chœurs des finales des deux parties… il faut entendre tout cela pour apprécier enfin à sa juste valeur tout ce que la musique doit à Haydn – qui rappelle encore Haydn, mais annonce déjà Mozart…

Plus encore qu’un standard du répertoire, enregistré des centaines de fois, un chef d’œuvre méconnu a besoin d’une bonne interprétation pour sortir de son oubli. Pari gagné ! Sous la direction experte et dynamique d’Andreas Spering, l’excellente Capella Augustina se révèle idéale dans ce répertoire qui lui va comme un gant, tout en s’avérant un appui solide pour des chanteurs qui chantent avec aisance leurs exigeantes parties. Grâce à une impressionnante noblesse de ton, et à des vocalises finement ciselées, Ann Hallenberg parvient à faire oublier un timbre parfois quelque peu métallique. Si les graves de Roberta Invernizzi manquent d’aisance, sa virtuosité parvient tout de même à emporter l’adhésion. Avec sa douce expressivité et sa voix homogène qui fait merveille dans les grandes lignes de « Non parmi esser fra gl’uomini », la Sara touchante et parfaite de Sophie Karthäuser complète brillamment ce superbe trio, auquel répond un Tobia tout en douceur, parfois en manque de charisme et d’aigu dans « Quel felice pocchier » (Anders Dahlin), et un Tobit patricien mais à l’intonation souvent bien raide (Nikolay Borchev).

Il est évident que le rôle des chœurs, dans cet oratorio, est d’une importance capitale : le VokalEnsemble de Köln se révèle au niveau des meilleures phalanges dans les nombreuses pages qui lui reviennent. Chacune de ses interventions est un pur moment de beauté sonore et de souplesse vocale. De quoi balayer nos derniers doutes : « Il Ritorno di Tobia » revient en force, dans toute sa grandeur mystique et festive. Il était temps !


Clément TAILLIA


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