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Ewa Podles

Russian arias

Philharmonia of Russia
Spiritual revival choir of Russia
Direction : Constantine Orbelian

1 CD Delos DE 3298

Borodine : Le prince Igor, cavatine de Konchakovna 
Prokofiev : Alexandre Nevsky, chanson de la jeune fille
Tchaïkovski : La pucelle d'Orléans, air de Jeanne
Tchaïkovski : cantate Moscou, arioso de Voina
Shchedrin : Not only love, "limerick" et danse de Varvara
Stravinsky : Oedipus rex, air de Jocaste
Moussorgski : Chants et danses de la mort


Après son récital Haendel, fidèle au chef et à la maison de disque, Ewa Podles, toujours privée d'enregistrement d'intégrales, propose une nouvelle facette de son talent.

Loin de la virtuosité haendélienne, elle a décidé à cette occasion de ne pas faire étalage de ses roulades ou de sa science de l'ornementation, et nous propose à la place un voyage dans la Russie de la deuxième partie du XIX° siècle et du XX° siècle.

La Pologne est toute proche de la Russie, et maintes fois leurs histoires se confondent ou se confrontent. Ewa Podles chante ici dans sa généalogie, c'est à dire dans la tradition des grands contraltos à belle et large voix.

Encore une fois, le résultat est admirable : le timbre est superbe, l'engagement farouche, l'autorité et la présence olympiennes.

Ewa Podles peut ainsi se mesurer aux plus grandes dans les morceaux les plus connus, tels que la cavatine de Konchakovna du Prince Igor, dans laquelle elle est souveraine. Elle a également le bon goût de proposer des morceaux qui sortent des sentiers battus : Tchaïkovski est représenté par La pucelle d'Orléans et la cantate Moscou au lieu des sempiternels Eugène Onéguine et Dame de pique.

Le XX° siècle se taille une part conséquente et bienvenue, avec Prokofiev et Stravinsky, et une découverte de taille avec Not only love de Rodion Shchedrin (né en 1932) dont l'extrait, très impressionnant, met en valeur les graves abyssaux et l'interprétation sauvage du contralto.

Ce splendide panorama se termine par les Chants et les danses de la mort, dans lesquels Ewa Podles, semblable à une idole païenne, déploie sa voix immense.

Un disque à écouter absolument.
 
 

Catherine Scholler



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