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JOAN SUTHERLAND
THE VOICE OF THE CENTURY
CD1
1 Gounod - Roméo et Juliette: Je veux vivre
2 Verdi - La traviata: E’ strano … Ah, fors’è lui … Sempre libera
3 Delibes - Lakmé: Ah! Où va la jeune Indoue (Bell Song)
4 Verdi - Luisa Miller: Che! e segnar questa mano potrebbe l’onta mia …
Tu puniscimi, o Signore
5 Bizet - Vasco da Gama: La marguerite a fermé sa corolla …
Ouvre ton cœur
6-8 Donizetti - Lucia di Lammermoor: O giusto cielo …
Il dolce suono mi colpi di sua voce!
Ohimè! Sorge il tremendo fantasma
Spargi d’amaro pianto (mad scene)
9 Bellini - Norma: Sediziose voci … Casta Diva
10 Offenbach - Les Contes d’Hoffman: Les oiseaux dans la charmille
11 Bellini - I puritani: O rendetemi la speme …
Qui la voce …Vien, diletto (mad scene)
12 Heuberger - Der Opernball: Im Chambre séparée
13 J.Strauss - II Casanova: Nuns’ Chorus
14 Massenet - Le Cid: De cet affreux combat … Pleurez mes yeux
15 Bellini - La Sonnambula: Ah! non giunge uman pensiero
CD2
1 Gounod - Faust: O Dieu! Que de bijoux… Ah! Je ris de me voir
2 Rossini - Semiramide: Bel raggio lusinghier … Dolce pensiero
3 Bellini - Beatrice di Tenda: Eccomi pronta ... Deh, se un'urna
4 Donizetti - La Fille du régiment: Pour ce contrat fatal.. Salut à la France
5 Verdi - Rigoletto: E il sol dell’anima (with Luciano Pavarotti)
6 Verdi - Rigoletto: Gualtier Maldè … Caro nome
7 Lehár - Eva: War’ es auch nichts als ein Traum von Glück
8 Noel Coward - Pacific 1860: This is a changing world
9 Donizetti - L’elisir d’amore: Chiedi all'aura lusinghiera
(with Luciano Pavarotti)
10 Puccini - Turandot: In questa reggia (with Luciano Pavarotti)
11 Donizetti - Maria Stuarda: Da tutti abbandonata (with Luciano Pavarotti)
12 Donizetti - Lucrezia Borgia: Era desso il figlio mio
Bonus Track - First ever release on CD of complete scena
13 Donizetti - Rosmonda d’Inghilterra (alternative aria from Lucia di Lammermoor):
Ancor non giunse … Perchè non ho del vento …Torna, torna, o caro oggetto
2 CDs DECCA 2006
475 7981 6
TOUT EST DANS LE TITRE !
A l’occasion du 80ème anniversaire de la diva
australienne, Decca publie une nouvelle compilation en hommage à
l’une des plus grandes artistes lyriques de tous les temps.
Pour qui ne connaîtrait pas cet artiste (il naît tous les
jours de nouveaux amateurs), voici un album idéal pour
réparer immédiatement cet oubli, d’autant que
l’album « pioche » avec bonheur dans les
enregistrements les plus divers, ne négligeant aucun des
répertoires de prédilection de la
« Stupenda ».
Extrait de l’album « The Art of the Prima
Donna » (autre « must » indispensable
à tout amateur, on retrouve en ouverture d’album une valse
de Juliette d’une absolue perfection technique au service
d’un personnage « croqué » en
quelques notes et d’une jeunesse renforcée par un
allègement volontaire des moyens impressionnants de la
chanteuse. Tiré du même coffret, sa Violetta n’est
pas encore aboutie dramatiquement mais séduit par une
fraîcheur et une insolence stupéfiantes. L’air des
clochettes de Lakmé vient enfin nous prouver que la chanteuse
sait à l’occasion prononcer correctement la langue
française.
Mais le coffret contient aussi quelques raretés,
témoignages de l’incroyable curiosité de cette
artiste, enthousiasme partagé avec son époux Richard
Bonynge : « La Marguerite a Ferme Sa
Corolle » tiré du « Vasco de
Gama » de Georges Bizet, est un véritable bijou.
Enfin, les collectionneurs les plus endurcis chériront la
scène de « Rosmonda D'Inghilterra » dont
Decca nous affirme qu’il s’agit du premier report
intégrale en CD. Et si Semiramide Maria Stuarda, Beatrice di
Tenda ou Lucrezia Borgia sont moins rares aujourd’hui,
n’oublions pas que Joan Sutherland et Richard Bonynge
contribuèrent fortement à leur réinstallation au
répertoire.
La compilation n’oublie pas les « tubes »
de Dame Joan : une scène de folie de
« Lucia » tirée de la première
intégrale, celle des « Puritani », le
« Casta Diva » de Norma, le « Salut
à la France » de « La Fille du
régiment » ou encore la scène finale de la
« Somnambule » extraite elle aussi de la
première intégrale.
Autre répertoire de prédilection de la chanteuse,
l’opéra français n’est pas
négligé avec (outre les morceaux déjà
cités) la poupée des « Contes
d’Hoffmann » ou l’air des bijoux de
« Faust » hélas amputé du
« Roi de Thulé ».
L’album n’oublie pas quelques incursions plus
« exotiques » : une Luisa Miller qui nous
fait regretter que le soprano n’ait pas chanté le
rôle dans sa totalité, une Turandot tirée de sa
somptueuse intégrale ou encore un magnifique
« Pleurez mes yeux » du
« Cid ».
Enfin, le portait ne serait pas complet sans quelques extraits
d’opérettes ou de comédies musicales,
témoignages du profond sens de l’humour de la chanteuse :
« in chambre séparée » (Der
Opernball) ou le chœurs des nonnes de
« Casanova », les morceaux de
« Pacific 1860 » ou « Eva »
démontrent qu’il n’y a pas de « petite
musique » pour une grande chanteuse.
Joan Sutherland et Luciano Pavarotti ont constitué un couple
idéal, principalement au disque. C’est sans doute pourquoi
Decca a cru bon de compléter ce coffret avec un duo de
« Rigoletto » (remarquable) et un extrait (le
moins intéressant de ce double album) de
« L’Elisir d’Amore ».
Au global, un portrait varié et fidèle d’une
artiste unique qui ravira les amateurs du répertoire romantique
mais qui frustrera quelque peu les fanatiques de la chanteuse.
En effet, 25 ans après le lancement du CD, les collectionneurs
frénétiques des enregistrements de Dame Joan attendent
toujours une réédition complète et
raisonnée des 33 tours originaux. Souvent perdus au milieu des
compilations successives, beaucoup, dont moi-même, ont fini par
renoncer à essayer de reconstituer ce catalogue original
(l’album comporte un morceau inédit : le début
de Rosmonda !).
Ce double album permet toutefois d’y voir un peu plus clair car
le livret propose, outre une reproduction (hélas de trop petite
taille) des couvertures des récitals et des intégrales de
Joan Sutherland, la liste des morceaux repris en CD et les conditions
de leur réédition : on découvre au passage
que certains extraits attendent toujours d’être
réédités … probablement à
l’occasion d’une nouvelle compilation pour les 90 ans
de Dame Joan.
C’est tout le mal que nous lui souhaitons.
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