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Anne Sofie von Otter : « On peut chanter jusqu’au jour de sa mort, si on fait les bons choix »

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Interview
5 février 2018
Anne Sofie von Otter : « On peut chanter jusqu’au jour de sa mort, si on fait les bons choix »

Infos sur l’œuvre

Détails

A partir du 7 février, Anne Sofie von Otter sera Madame de Croissy pour la reprise de Dialogues des carmélites au Théâtre des Champs-Elysées. C’est l’occasion de faire le bilan d’une déjà longue carrière.


Quel est votre rapport avec la France et la musique française ?

J’adore chanter en français, depuis toujours ! Quand j’ai commencé mes études à l’Académie de musique de Stockholm, les Trois Chansons de Bilitis sont une des premières pièces que m’a montrées mon professeur, et une collègue étudiante ne cessait de chanter Shéhérazade de Ravel. Jusque-là, je n’avais pas une grande connaissance de la musique classique française, à part des pages extrêmement connues comme le Boléro, mais dans les années 1960-1970, la radio diffusait tous les genres de musique. La chaîne PR3 proposait tout, des Rolling Stones à l’opérette, et on entendait beaucoup Edith Piaf, Yves Montand, Georges Brassens, tous les artistes de la chanson.

Auxquels vous avez rendu hommage il n’y a pas très longtemps dans un disque.

Oui, j’avais déjà en tête toutes ces voix. Mais je n’ai pas vraiment appris la langue avant l’âge adulte. Puis j’ai passé un été à Montpellier, où un jeune Français m’a invité dans sa chambre, et m’a fait écouter Georges Moustaki, par exemple. Hélas, je suis loin de parler le français aussi bien que je le chante, mais c’est vraiment la première langue que je préfère chanter : elle se projette bien vers l’avant de la bouche, on peut savourer chaque mot. Mes collègues aiment l’italien, mais pour moi c’est beaucoup plus difficile.

Vous vous rappelez quel fut votre premier rôle en français ?

Malheureusement, j’ai chanté très peu d’opéra français. J’ai fait Mélisande, j’ai fait Thésée de Lully, Carmen… Tout mon début de carrière s’est fait en italien et en allemand. J’ai chanté Werther en concert ; le rôle de Charlotte est assez lourd, et c’est seulement maintenant que ma voix s’y sentirait à l’aise, mais c’est trop tard. Mélisande était un rôle parfait pour moi, parce que c’est une écriture très lyrique, et Debussy demande qu’on utilise les mots, qu’on crée des images.

Vos débuts ont surtout été associés à Mozart.

Mozart, oui, et Le Chevalier à la rose. Sesto, Cherubino, puis Dorabella, et Octavian. J’ai aussi chanté le Compositeur dans Ariane à Naxos, mais ce n’était pas idéal pour moi. A mes débuts, on ne me proposait pas Haendel non plus : le premier que j’ai fait, ce fut Ariodante en 1997. Puis il y a eu Serse, et Ruggiero.

Et c’est avec Mozart que l’on vous a découverte en France

Oui, Ramiro dans cette Finta giardiniera à Aix fut un grand succès ! C’est très important les rôles qui deviennent votre carte de visite. Et j’ai chanté mon premier Cherubino à Marseille.

Ces rôles travestis, vous ne les avez pas tout à fait abandonnés puisqu’il y a quelques années seulement, vous étiez Nicklausse dans Les Contes d’Hoffmann à Madrid.

Oui, mais j’étais habillée en femme, parce que Christophe Marthaler voyait le personnage comme une sorte de Gertrude Stein.

Et Mozart vous accompagne encore, puisque vous chantez maintenant Marcellina.

J’ai fait mes grands débuts dans le rôle à Munich il y a quelques mois. L’été précédent, j’ai enregistré le rôle à Baden-Baden, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin. Et je vais reprendre cet été la même mise en scène de Christof Loy, qui l’a vraiment faite sur mesure pour moi.

Qu’avez-vous ressenti en retrouvant un opéra de Mozart dont vous avez beaucoup chanté un autre rôle ?

C’était assez bizarre, car je conserve un profond attachement sentimental envers Cherubino, qui a énormément compté dans ma carrière. C’est un rôle où j’ai pu laisser ma marque : je m’étais inspiré de Mozart tel qu’on le voit dans Amadeus, les cheveux ébouriffés, pas très élégant, et ça marchait très bien. J’ai encore l’impression de connaître le rôle de Cherubino beaucoup mieux que celui de Marcellina. Pendant les répétitions, j’avais en tête tout ce que chantait l’autre mezzo. Mais tout ça va finir par disparaître, à force de chanter Marcellina.

Dans cette mise en scène conçue pour vous, vous laisse-t-on chanter l’air de Marcellina au dernier acte ?

Non. Christof Loy avait d’abord dit : « Tu ne vas pas chanter cet air », et j’étais ravie car je refuse absolument de le chanter. Je ne sais pas à quoi pensait Mozart quand il l’a composé, mais il est très difficile à chanter, très instrumental : c’est écrit pour le clavecin, pas pour une voix ! Même à 30 ans, je n’aurais pas pu le chanter. Quand il m’a fallu l’enregistrer, je l’ai répété tous les jours pendant deux ans, à partir du moment où l’on m’a contactée pour cette intégrale. Nous avons transposé l’air un ton plus bas, mais c’est impossible ! A Munich, dans un deuxième temps, Christof Loy a dit : « Ah, peut-être que tu pourrais chanter l’air ». J’ai dit non. Que faire, alors ? Il trouvait que le rôle avait besoin d’un air. Je travaille beaucoup avec Marthaler, qui a l’habitude de couper, d’emprunter, de changer les partitions, et je trouve aussi que dans des pièces aussi connues que Le Nozze di Figaro, on peut se permettre certaines choses : au lieu de « Il capro e la capretta », j’ai proposé de chanter un lied de Mozart, Abendempfindung.

Donc de l’allemand au milieu d’un opéra en italien ?

Quand je dis à Figaro, mon fils, de se calmer, je chante ce lied, et ça passe très bien. Après la représentation, beaucoup de gens m’ont dit : « Mais qu’est-ce que c’est ? C’est très beau… » C’était aussi un moment de répit dans un spectacle extrêmement dynamique, où tout le monde court. Avec cet air, tout se calmait. Et parmi les spectateurs, personne n’a dit « C’est impossible ! »

On a l’impression qu’à ce stade de votre carrière, vous disposez encore de toute une réserve de nouveaux rôles.

Il est pourtant très difficile d’en trouver, car souvent je les chante pour une série de représentations et ensuite plus personne ne pense à me les proposer. J’ai fait Baba la Turque au Theater an der Wien, à Salzbourg j’ai fait Cornelia dans Giulio Cesare, mais je n’ai pas reçu une seule demande pour les rechanter ailleurs. Même chose pour Carmen, il y a quelques années. J’ai abordé récemment le comtesse Geschwitz, mais là, il y a une autre Lulu prévue pour bientôt, mise en scène par Christoph Marthaler ; plusieurs autres maisons m’ont proposé Geschwitz, mais ça ne marche jamais pour les dates.

Madame de Croissy, c’est encore une prise de rôle ?

Quand j’étais à la Guildhall School, j’ai chanté le rôle en anglais, mais je ne l’ai jamais rechanté depuis. Et je ne sais si on me le redemandera un jour ! D’habitude, on ne fait pas appel à une chanteuse comme moi pour ce rôle. Après tout, ma voix est très lyrique, mais le Théâtre des Champs-Elysées a pensé que j’en serais capable. Et je suis très très contente car c’est un personnage extraordinaire.

L’opéra contemporain pourrait être une source supplémentaire de rôles, puisque maintenant on écrit des opéras pour vous.

C’est vrai, Sonate d’automne a été composé spécialement pour moi, et je crois que Thomas Adès a pensé à moi en écrivant The Exterminating Angel. Cela dit, le temps passe vite, et je ne rajeunis pas ! Si on me propose un nouvel opéra, c’est un peu délicat car je ne sais pas si je chanterai encore dans cinq ans.

Dans Sonate d’automne vous étiez le personnage principal.

Oui, mon personnage, Charlotte, et celui de sa fille Eva sont toujours ensemble sur scène. Quand j’ai regardé la partition, je me suis dit : Quel rôle énorme, ça n’en finit pas ! Mais après, quand nous avons commencé à répéter, je me suis rendu compte qu’Eva avait beaucoup plus à chanter. Et même si je chantais dans ma langue, cette musique était difficile à mémoriser, du point de vue rythmique. Il fallait constamment regarder le chef, ce que je n’aime pas beaucoup : je préfère être dans mon propre univers, et si l’on est obligé d’avoir tout le temps les yeux sur le chef, ça casse un peu la concentration. Mais l’œuvre a remporté un très grand succès.

Une reprise est-elle prévue ?

Helsinki va le reprendre. Stockholm voulait monter aussi Sonate d’automne, mais à une période où je n’étais pas libre. Ils voulaient le faire en 2018, pour le centenaire de la naissance d’Ingmar Bergman, mais comme je ne peux pas cette année-là, ils ont renoncé purement et simplement. C’est d’une stupidité incroyable : dans cinq ans, Bergman sera encore aussi connu, et je devrais encore être capable de chanter le rôle, alors pourquoi ne pas le faire après 2018 ?

Y a-t-il d’autres projets dont vous puissiez déjà nous parler ?

Rien de concret pour l’opéra. A Berlin, je vais participer à un Candide mis en scène par Barrie Kosky, avec qui j’ai d’autres projets aussi. Nous nous sommes rencontrés à propos d’un autre spectacle qui sera donné en avril-mai, un récital de chansons de la République de Weimar. C’est un homme très gentil, très intelligent. J’ai aussi signalé à mon agent que j’étais prête à chanter dans des opéras de Britten, où il y a beaucoup de rôles qui me conviendraient. Et il y aura peut-être la comtesse dans La Dame de pique : ça demande un peu le même type de voix que Madame de Croissy, mais comme le rôle est court, je peux pousser la voix pendant cinq minutes !

Au disque ?

J’ai un disque qui doit sortir, avec Bengt Forsberg à l’orgue. Il est pianiste mais aussi organiste, il y a à Stockholm un très bel orgue, d’un très beau son. Ce disque est une sorte de bouquet de mélodies, plein de choses très différentes : du Mahler (« Urlicht »), du Franck Martin, du Liszt, du Richard Strauss… Mais il y aura aussi une harpe, un violoncelle pour le « Pie Jesu » de Duruflé, ou même une guitare électrique, pour le « Simple Song » de Leonard Bernstein. Je suis en train d’écouter les prises et j’en suis très contente. Les chansons de cabaret allemandes feront peut-être aussi l’objet d’un disque. J’ai fait énormément de disques et, si je puis me permettre, ils sont presque tous vraiment réussis. On sent que j’avais des idées en tête. Je ne me sens pas obligée de continuer pour le plaisir d’enregistrer. Ma voix change, je dois faire des choix intelligents.

Pour ces disques, l’idée de départ venait de vous ou bien on vous propose des choses ? Le disque de mélodies de Cécile Chaminade, par exemple, comment l’idée vous en est-elle venue ?

Bengt Forsberg a eu une bibliothèque énorme, remplie de vieilles partitions qui tombent en poussière. Il a donné des concerts partout, et dans tous ses voyages, il allait chez les marchands de partitions anciennes. Il avait dans sa collection trois mélodies de Chaminade, et il m’en parlait souvent. Un jour, nous les avons regardées ensemble et je suis tombée amoureuse de cette musique. Nous avons pu en trouver quelques autres à la bibliothèque de Stockholm. Nous voulions les enregistrer pour montrer au monde entier que c’est de l’excellente musique. A Paris, avec le soutien de Deutsche Grammophon, nous avons passé une journée en bibliothèque, nous avons pu déchiffrer toute une collection de ces mélodies. Mais c’était l’époque où DG avait envie d’enregistrer des raretés : sous ce label, j’ai aussi gravé des lieder de Korngold, deux disques de mélodies suédoises. Ils étaient ouverts à presque tout.

Aujourd’hui, vous ne pourriez plus imposer ce genre de projet à une maison de disques ?

Non. Si je m’appelais Anna Netrebko, je pourrais peut-être, mais à présent j’ai 62 ans, et les grands labels veulent désormais des choses plus glamour, ou du baroque, des choses qu’ils sont sûrs de pouvoir vendre. Heureusement, il y a d’autres maisons de disques, comme Alpha, ou Bis, en Suède, Naïve aussi était content de faire ces choses avec moi. Mais aujourd’hui, plus personne n’achète de disques. On écoute sur Spotify, une, deux ou rois plages, puis on passe à autre chose, on regarde l’actualité dans le monde… Moi non plus, je n’écoute plus mes CD !

A vos débuts, vous avez beaucoup écouté les disques d’autres chanteuses ?

Toujours ! J’adorais Mirella Freni, Placido Domingo, Anna Moffo… Chez les mezzos, j’admirais Agnes Baltsa et Christa Ludwig, l’une plutôt dramatique, l’autre plus intellectuelle, si l’on peut dire. Les deux m’ont beaucoup inspirée.

Vous n’avez pourtant pas cherché à les imiter ?

Si, j’ai vraiment essayé de les imiter toutes deux ! C’était un peu ma caractéristique : j’imitais les styles, les voix, le phrasé, et après je me les approprie. Quand je donne des masterclasses de temps en temps, les jeunes chanteurs me paraissent très anonymes, et il me paraît tout à fait permis d’imiter. Bien sûr, il ne faut pas passer sa vie à imiter Fischer-Dieskau. Mais je sais qu’un jour, en m’écoutant dans un disque des Rückert Lieder, Christa Ludwig s’est demandé s’il ne s’agissait pas d’un vieil enregistrement d’elle-même.

Pour Dialogues des carmélites, vous avez essayé d’imiter quelqu’un ?

Non. J’ai écouté tout ce que j’ai pu trouver sur Spotify. Pour cette reprise, le temps de répétition est très court, la plupart des autres chanteurs ont déjà participé à cette production, donc il fallait que j’arrive avec ma propre idée de ce que je voulais faire. J’ai écouté Rita Gorr, Felicity Palmer… J’ai pris des choses à droite et à gauche, parce que la musique de Poulenc est un peu une succession de fragments, alors il faut reconstituer le cheminement mental du personnage, jouer le rôle dans sa tête.

Le théâtre est quelque chose qui a toujours beaucoup compté pour vous ?

Pas toujours, mais de plus en plus. J’ai appris beaucoup au contact des metteurs en scène. En travaillant avec Marthaler, par exemple, j’ai appris que less is more : il ne faut pas toujours être en train de faire des choses, on peut rester immobile, c’est la concentration mentale qui compte. Et il y a aussi des chefs qui pensent comme un metteur en scène : c’est le cas de Marc Minkowski. Quand il est dans une partition, c’est un chef dramatique, avec des couleurs, des tempos…

Vous avez mentionné plusieurs fois Christoph Marthaler. Y a-t-il d’autres metteurs en scène qui vous aient beaucoup apporté ?

Jean-Claude Auvray, quand j’étais jeune, à Bâle. Il nous montrait tout ! Il y a des metteurs en scène qui parlent, il y en a qui vous laissent vous débrouiller, et il y a ceux qui montrent. Jean-Claude Auvray a joué Cherubino et Sesto sous mes yeux pour me servir d’exemple. J’ai eu la chance de travailler avec des chefs incroyablement doués, mais pour la mise en scène, j’ai souvent participé à des reprises, et parfois à de nouvelles productions pas très intéressantes.

Vous n’avez jamais eu de conflit avec les metteurs en scène ?

Je n’aime pas les conflits. Aujourd’hui j’ai de petits conflits avec les chefs, parce que j’ai une idée très précise de ce que je veux faire. Je suis prête à faire des compromis, mais je peux être assez dure en négociation ! Mais pour la mise en scène, s’ils veulent que je chante en faisant le poirier, je le fais, j’essaye. Un chanteur doit être ouvert. Ce n’est pas facile, la mise en scène. Beaucoup de gens ont l’impression qu’ils pourraient faire mieux que les professionnels, mais ce n’est pas vrai.

Vous-même, vous n’avez pas envie de vous mettre à la mise en scène d’opéra ?

Non. Dans une autre vie, j’aurais pu être chef d’orchestre, même si c’est également très difficile, mais metteur en scène, non. Cela de l’imagination, un énorme travail de préparation, or je suis paresseuse et je n’ai aucune envie de ça.

Vous avez plusieurs fois évoqué le fait que dans cinq ans vous ne chanteriez peut-être plus. Vous envisagez de prendre votre retraite un jour ?

On verra comment ma voix évolue. Dimanche dernier, je donnais un petit concert avec Felicity Lott à la Sorbonne, dont nous sommes toutes les deux docteurs honoris causa. Elle a neuf ans de plus que moi, elle chante toujours très bien, et elle se demande si elle doit arrêter. Nous prenons toutes les deux tellement de plaisir à faire de la musique ! Mais il faut savoir faire des choix. Si on me demandait aujourd’hui de faire Mélisande, je ne pourrais pas : je dois maintenant interpréter des partitions pas trop lyriques, où la voix ne doit pas être comme une rose en fleur, parce que ma voix ne s’épanouit plus comme il y a quinze ans. Mais on peut chanter jusqu’au jour de sa mort, si on fait les bons choix.

Si vous deviez ne plus chanter, à quoi occuperiez-vous vos journées ?

J’aurais un chien, je m’occuperais de mon petit-fils, je voyagerais tranquillement avec mon mari dans des pays que je ne connais pas, je ferais du ski… J’enseignerais sans doute un peu. Ça demande beaucoup d’énergie, mais c’est agréable aussi.

Propos recueillis le 30 janvier 2018

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