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Cinq questions à Kate Lindsey

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Interview
18 avril 2011

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Détails

En ce printemps 2011, Paris fait plus ample connaissance avec Kate Lindsey, jeune mezzo-soprano américaine qui interprètera Idamante au Théâtre des Champs-Elysées1 dans quelques semaines et le Stabat Mater de Pergolèse Salle Pleyel2 aux côtés d’Anna Netrebko dans quelques jours. Présentations en cinq questions.

   

 

Depuis quand avez-vous commencé à vous intéresser à la musique ?

 

Depuis toujours. Ma mère adorait regarder des comédies musicales à la télévision ; je m’asseyais à côté d’elle et j’étais fascinée par tous les shows de Rodgers et Hammerstein. Je m’amusais aussi à chanter et à jouer les différents rôles à la maison, mais j’aurais été terrifiée de le faire en public.

 

Où habitiez-vous alors ?

 

En Virginie, à Richmond. J’ai commencé le piano quand j’étais à l’école primaire. Comme j’étais un garçon manqué et que je donnais des coups de pied quand je piquais des colères, mes parents m’ont fait faire du foot. J’ai aussi pris des cours de danse, mais j’ai arrêté pour consacrer davantage de temps au foot. Au collège et au lycée, le plus important pour moi, c’était le sport. Je voulais en faire ma profession. Malheureusement, à l’âge de quatorze ans, je me suis déchiré le ligament antérieur du genou et il a fallu que je mette le sport de côté pendant presque neuf mois. C’est le moment où je me suis davantage intéressée à la musique. J’avais toujours fait partie de la chorale à l’école, mais là, j’ai vraiment commencé à étudier le chant sérieusement.

 

Qu’est-ce qui a réellement lancé votre carrière ?

 

Durant l’été 2003, j’ai fait un stage à Santa Fe. Cela été une grande expérience car j’étais l’une des plus jeunes artistes du groupe. J’étais comme une éponge qui absorbait tout ce qu’il y avait de bon à prendre. C’est probablement grâce à ce séjour à Santa Fe que six mois plus tard, j’ai été invité à passer une audition pour le Lindemann Young Artist Program au Metropolitan Opera. Et l’année suivante j’étais enrôlée dans cet extraordinaire programme éducatif du Met auquel je n’avais jamais même rêvé d’avoir accès un jour. À l’époque j’étais à mi-chemin de mon mastère à l’Université de l’Indiana. Quand j’ai déménagé à New York, j’ai tout de suite commencé à étudier avec Ruth Falcon. Pour moi, elle a été le professeur idéal. Le choix d’un professeur est vraiment une affaire personnelle. Ruth m’a apporté ce qui me manquait encore quand je suis arrivée à New York. Il faut se souvenir que la perfection n’est jamais atteinte une fois pour toutes. Si on arrête de travailler, cela peut être très dangereux. Je ne veux jamais me dire : ça y est, j’y suis. Je veux toujours pouvoir penser qu’en tant qu’artiste, je progresse. Lorsqu’on participe au Lindemann Program, on se fait les dents dans de petits rôles et on travaille avec les meilleurs de chaque domaine. Un immense cadeau car c’est entièrement gratuit. Moi j’ai eu plusieurs master classes avec Renata Scotto, et aussi quelques unes avec Kiri Te Kanawa. Pour les rôles qu’on étudie, on a des cours particuliers de langue, d’art dramatique…  En plus, il y a au moins trois auditions par semaine pour diverses compagnies d’opéra venant du monde entier avec leur pianiste. Vraiment du luxe. On se rend compte de la valeur de tout cela plus tard quand on doit se débrouiller seul pour faire son chemin. il y a une chose qui m’intrigue toujours particulièrement, c’est le phénomène du trac. Ce qui se passe dans notre tête et comment arriver à nous en guérir nous -même. Une chose très importante : apprendre à ne pas s’en vouloir quand on commet une erreur. Je suis profondément convaincue que ce sont nos erreurs qui nous font progresser si nous faisons consciemment l’effort d’en tirer les leçons. La saison prochaine, je vais chanter Zerline à San Francisco et à Covent Garden, Hansel au Met. Actuellement, j’étudie Idamante dans Idoménée. C’est un rôle très aigu et tandis que je me mets dedans, je suis fascinée par les approches différentes des chanteuses que je peux entendre sur You Tube ou à travers divers enregistrements. D’autre part, j’apprécie beaucoup ce que dit Renée Fleming dans son livre. Elle mentionne l’importance d’avoir autour de soi quelques personnes auxquelles on peut vraiment faire confiance pour vous parler franchement au sujet de vos interprétations. Quant à moi, je sais que Ruth Falcon me dira toujours ce que j’ai besoin d’entendre.

 

Quels sont les rôles d’opéra que vous espérez chanter dans l’avenir ?

 

J’adorerais interpréter Sesto dans La Clémence de Titus et je suis impatiente d’être Octavian dans Le Chevalier à la Rose que j’ai envie de chanter depuis l’âge de 19 ans. J’aimerais aussi faire Cendrillon. En avril et mai, je chanterai le Stabat Mater de Pergolèse avec Anna Netrebko en tournée dans les principales villes européennes. Puis, en juin, je serai à Paris pour chanter Idamante  dans Idoménée au Théâtre des Champs Elysées. Je donne également environ deux récitals chaque saison. Cela m’aide beaucoup à élargir mon répertoire.

 

 

Tout cela vous laisse-t-il le temps d’avoir une vie amoureuse ?

 

C’est difficile mais j’y arrive. Mon boyfriend habite Seattle. On s’est rencontré quand j’y chantais le nouvel opéra d’Amelia. On partage le même amour de la nature et nous sommes passionnés de randonnée. Il n’est ni chanteur ni musicien et pour moi, c’est une excellente chose.

 

Propos recueillis par Maria Nockin,

traduits de l’anglais par Brigitte Cormier
 

1 Wolfgang Amadeus Mozart : Idomeneo, Théâtre des Champs-Elysées, Paris, du mercredi 15 juin, 19h30 au mercredi 22 juin, 19h30 – plus d’informations

2 Giovanni Battista Pergolesi : Stabat Mater, Salle Pleyel, Paris, mardi 26/04 2011 à 20h – plus d’informations

Kate Lindsey © Dario Acosta

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