Il y a quelques années, dans l’une de ces déclarations fracassantes dont elle a le secret, Anna Netrebko s’en prenait aux mises en scènes modernes, « grises et minimalistes » et réclamait « de l’or et des éléphants ». Apparemment, en quelques saisons, la soprano a su faire évoluer son jugement, puisque, durant son séjour à Munich où elle chantait Turandot, elle a eu l’occasion d’assister à Judith, le dernier spectacle conçu par Katie Mitchell, à partir du Château de Barbe-Bleue et du concerto pour orchestre de Bartok. Le décor fort peu glamour signé Alex Eales ne semble pas l’avoir empêchée d’apprécier la direction de la chef ukrainienne Oksana Lyniv, ni la prestation de Nina Stemme et de John Lundgren. Faut-il donc s’attendre à voir bientôt le couple Netrebko-Eyvazov dans une production plus audacieuse que l’Adriana Lecouvreur montée par David McVicar qu’elle reprendra en avril à l’Opéra de Paris ?
