Née en 1928, le soprano britannique Pauline Tinsley est décédé à l’âge de 93 ans. Elève, entre autres, de Dame Eva Turner, elle débute en 1961 en Desdemona dans l’Otello de Rossini (une rareté à l’époque). Elle fut une habituée du Welsh National Opera entre 1962 et 1981et de l’English National Opera entre 1963 et 1974. On a pu également l’entendre au Royal Opera, essentiellement dans de petits rôles mais aussi dans le rôle-titre d’Elektra (1965 et 1966), en Santuzza de Cavalleria rusticana face au Turiddu de Plácido Domingo (1976) ou en Mother Marie of the Incarnation dans la version anglaise des Dialogues des Carmélites, sous la baguette de Michel Plasson (1983). Finalement, elle interprète Lady Billows dans Albert Herring en 1989. Elle chanta également à Glyndebourne, Amsterdam (Aida et Elektra), au New York City Opera (Elisabetta dans Maria Stuarda face à Beverly Sills : un rôle qu’elle avait également défendu en anglais face à Janet Baker), à Hambourg, Zurich, Vancouver, Houston, ou encore Santa Fé (Anna Bolena, Senta du Fliegende Holländer). Soprano versatile, elle chanta Brünnhilde (Die Walküre), Ortrud ou Kundry comme La Traviata, Elvira d’Ernani, Lady Macbeth, Abigaille de Nabucco, Kostelnička, la Reine de la Nuit, Salome, Turandot ou encore la Leonora de La Forza del Destino comme celle d’Il Trovatore, tout en défendant le répertoire haendélien et pourquoi pas La Favorite ! Si son chant n’est pas toujours parfait, son tempérament dramatique incendiaire est absolument remarquable. Tard dans sa carrière, elle démontrait aussi son sens de l’humour avec le duo des chats (d’après l’Otello de Rossini) en compagnie d’Elizabeth Vaughan en 1996. On peut également l’entendre dans quelques enregistrements commercialisés : Idomeneo (dirigé par Colin Davis), Il Corsaro, Dalibor, Maria Stuarda (avec Janet Baker), des chœurs d’opéra avec Lamberto Gardelli encore un programme Haendel dirigé par Raymond Leppard et enregistré sur le vif en 1985 à l’occasion du tricentenaire du compositeur.