En avril dernier, à l’occasion des représentations données à Barcelone, la découverte d’un opéra de chambre du compositeur Giuseppe Balducci Il Conte di Marsico nous avait enthousiasmé (voir notre compte rendu). La vie romanesque de la commanditaire et du musicien, les particularités de l’œuvre, la qualité des destinataires, ajoutaient encore à la valeur d’une partition de très bonne facture. La réalisation, tant scénique que musicale, nous avait semblé très propice à faire briller ce petit bijou. On ne doutait pas qu’à Bad Wildbad le même plaisir nous attendait. Or rien de tel ne s’est produit. La réalisation n’avait rien perdu de sa fantaisie, les chanteuses – les mêmes – de leur talent, où était le problème ? Seuls les pianistes étaient différents. Serait-ce à cause d’eux que l’ensemble ne décolle pas et semble se traîner ? Quand on interroge Achille Lampo, directeur musical, sur la lenteur des tempi, il se défend en assurant qu’il a respecté strictement les indications de la partition. Pourtant un musicologue qui l’a vue affirme que ces indications sont rares et donc que la liberté d’interprétation est entière. Une chose semble sûre, l’inexpérience des élèves d’Achille Lampo en matière d’accompagnement de chanteurs a suscité la mauvaise humeur et l’inquiétude de plusieurs des interprètes, qui auraient voulu retrouver l’allant de Barcelone. La joie attendue n’était donc pas au rendez-vous. Qu’en sera-t-il à Florence l’an prochain ?
Giuseppe Balducci Il conte di Marsico opéra de chambre en deux actes pour six voix de femmes et deux pianos (1839) Livret de VincenzoSalvagnoli et Anacleto Balducci. Mise en scène, décors, lumières : Jochen Schönleber. Costumes : Claudia Möbius. Distribution : Agnese Sanseverino, Mae Hayashi – Chiara, Serena Sàenz Molinaro –Gualtiero Filangeri, Karina Repova – Ruggiero Sanseverino, Mar Campo – Lucia, Marina Viotti. Camerata Chor Bach Poznàn, Chef de Chœur Ania Michalak. Pianos Davide Bertorello et Federico Piccolo. Piano et direction musicale Achille Lampo. Bad Wildbad, Königliches Kurtheater, samedi 23 juillet 2016 à 14h40.