La Grande Opéra Bouffe, Ah quel dîner je viens de faire !

Un dîner où s’immiscent, entre chaque plat, des intermèdes musicaux : la recette est séduisante ; que ces intermèdes s’intitulent « Andouillette, Andouillette », « la Fugue du Lard » ou « Mangeons ! Buvons ! » ne la rend que plus originale. Devant de nombreux spectateurs, parmi lesquels on dénombrait beaucoup d’enfant, La Grande Opéra Bouffe à Pantin vendredi dernier a savamment distillé une veine festive dont la grandiloquence dionysiaque tenait autant de Rabelais que des Marx Brothers, d’Audiard (quelques répliques des Tontons Flingueurs ont été les bienvenues) que de Rostand (une habile transposition œnologique de la « Tirade des Nez » a largement séduit). Alexandro Markeas et Laurent Durupt ont en effet eu l’élégance de ne pas couper l’appétit de tout le monde en infligeant un contemporain trop indigeste : les dissonances n’ont pas excédé les audaces souriantes d’un Sacre du rouleau de printemps – hommage, vous l’aurez reconnu, à Igor Stravinsky. Avec le concours de l’ensemble vocal Sequenza 9.3, et de sa directrice musicale Catherine Simonpietri, rien ne pouvait affadir les saveurs de la soirée : les Pantinois auraient bien pris un peu de rab ! http://www.cabaret-contemporain.com/ [Clément Taillia]