Après l’Opéra municipal de Marseille, c’est au tour du théâtre du Châtelet d’être épinglé par une Chambre régionale des Comptes. Ainsi que le rapporte Le Parisien dans une édition récente, la CRC d’Île-de-France a rendu un avis plus que critique sur la situation financière du Théâtre du Châtelet de 2017 jusqu’à aujourd’hui. Dans un rapport circonstancié, de nombreuses défaillances sont pointées du doigt et, dans l’ensemble, c’est toute la gestion de l’établissement qui est mise en cause.
Tout d’abord la direction bicéphale (Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost), est dénoncée, car « non prévue dans l’appel à candidatures et source d’un surcoût pour le budget de l’association, cette nomination d’un binôme a conduit à une confusion des rôles préjudiciable à la bonne gestion du théâtre ». La CRC relève aussi que le règlement administratif ne prévoyait pas de mise en concurrence préalable à l’attribution ou au renouvellement des contrats de concession pour les bars d’entracte et la boutique de produits dérivés. « Le départ de la directrice artistique en 2020 dans des conditions controversées a coûté 235 000 € ». Par ailleurs, « la direction a échoué à définir un projet artistique financièrement viable. » En effet, les spectacles sont très loin de générer des recettes qui permettraient un équilibre financier. Ainsi, en 2019, le spectacle « Parade » (1,7 million d’euros de dépenses) n’a généré des recettes de billetterie qu’à hauteur de… 115 000 € : et aujourd’hui « l’association ne tient plus en trésorerie que grâce à des avances de sa banque, au prix de charges d’intérêts très lourdes. »
On le sait, c’est aujourd’hui l’ex-directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py, qui est le directeur général du Châtelet. La tâche du redressement s’annonce aussi périlleuse qu’urgente.