Dans un monde inféodé à la toute puissante communication, il ne s’agit plus seulement de faire mais aussi de faire savoir. C’est pourquoi l’Opéra de Lille vient de publier et diffuser sous la forme d’un cahier d’une cinquantaine de pages son bilan de la saison 2015-2016. Bilan que douze chiffres rassemblés en une seule grille résume (voir ci-dessous). Alors que l’opéra est souvent présenté comme un loisir onéreux, on relève le prix moyen du billet : 18€. Et toujours au chapitre des idées reçues, une simple division donne le pourcentage de spectateurs de moins de 28 ans : 15%, l’art lyrique n’est donc pas si « has been ». Au sein d’une programmation exigeante, pour ne pas dire difficile, le taux de remplissage franchit la barre des 80%. Le grand répertoire reste une valeur sûre ainsi qu’en témoignent les représentations « sold out » du Trouvère et de l’Orfeo. Mais la création du Monstre du Labyrinthe de Jonathan Dove a elle aussi rempli à 98% la salle. Bouche-à-oreille aidant, les 220 choristes amateurs, dont 48 jeunes enfants, embarqués dans le spectacle ne sont vraisemblablement pas étrangers à ce score. A l’heure où Internet est le premier vecteur de communication, ce bilan est évidement disponible sur Calaméo (et sans doute prochainement sur le site de l’Opéra de Lille). A propos d’Internet et de communication cependant, s’il est fait mention d’une politique ambitieuse avec une forte présence sur les réseaux sociaux, on s’étonne que la courte revue de presse ne cite pas un seul magazine musical en ligne.
