C’est notre feuilleton préféré. On souhaiterait vivre ces deux mandats de Donald Trump comme on compulse Les vies des douze Césars de Suétone : certes, des gens ont vraiment souffert et les méchants étaient vraiment très très méchants, mais au moins le temps a permis que les larmes versées soient prises par le glacis de l’histoire.
Acte I : nous apprenions (un peu médusés) que Donald Trump entendait rebaptiser le Kennedy Center for the arts du nom de son épouse, Melania.
Acte II : la maison blanche précise la méprise (où avaient-ils la tête ?) ce n’est pas nom de Melania Trump que l’administration entend donner au Kennedy Center, mais bien celui de l’actuel président ; le nom de Melania n’étant utilisé que pour débaptiser l’une des nombreuses salles du complexe, incidemment destiné à l’opéra. Bien.
Acte III : des membres sortants du conseil d’administration expliquent à NBC que le Kennedy Center n’est pas juste un complexe culturel, mais qu’il s’agit d’un monument dédié à la mémoire du président Démocrate décédé en 1963 et qu’on ne débaptise pas un monument comme on fait son lit. C’est qu’en 1970, la sécularité urbanistique et mémorielle des lieux a été figée dans un Act, on le nomme le 1970 Kennedy Center ACT ; celui-ci déclare que – mis à part une plaque à la mémoire de Dwayne D. Eisenhower – aucune autre personnalité autre que le président Kennedy ne pourra être honorée in situ. Un peu de lecture ? Le site de l’Université de Cornell vous offre le texte dans son intégralité.