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Mort de Gary Lakes

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Brève
18 novembre 2025

Né le 26 septembre 1950 dans l’Oklahoma, Gary Lakes se destinait à une carrière dans le football américain. Une blessure aux vertèbres l’oblige à renoncer au sport professionnel et il se réoriente vers l’art lyrique. Il fait ses débuts dans le rôle de Froh dans Das Rheingold à Seattle en 1981 puis au Metropolitan en 1986 dans Idomeneo (étonnante coïncidence, Ben Heppner, un autre grand wagnérien, fera ses débuts au Met dans ce même rôle en 1991). Il y chante ensuite Walther de Tannhäuser, puis des rôles de premier plans : Don José, Samson, Siegmund, l’Empereur de Die Frau ohne Schatten, Grigory dans Boris Godounov, Florestan, Parsifal, Erik dans Der Fliegende Holländer, Laca dans Jenůfa, Énée des Troyens (avec Françoise Pollet), Jimmy Mahoney dans Mahagonny. Il y fait une dernière apparition en Siegmund en 1997. En France, on a pu l’entendre entre autres à Pleyel dans le premier acte de Die Walküre (1985, aux côtés de Jessye Norman et sous la direction de Daniel Barenboim), dans les légendaires Troyens donnés à Lyon dans l’Auditorium Maurice Ravel sous la direction de Serge Baudo (première représentation française censément intégrale en une soirée), toujours en Siegmund pour Die Walküre aux Chorégies d’Orange en 1988 (heureuse époque où l’on pouvait y monter le Ring et afficher complet), dans Alceste et La Damnation de Faust à Bastille (respectivement 1994 et 1995). Il disparait ensuite progressivement des scènes, peut-être en raison d’une usure prématurée de ses moyens (en 1999, un Samson et Dalila à Los Angeles est reçu avec circonspection par la critique). Sa dernière apparition semble être un Herod de Salome à Pittsburgh en 2001 : le ténor n(a que 51 ans et seulement 20 ans de carrière. Quoique d’une stature physiquement wagnérienne, Gary Lakes était plutôt un ténor lirico-quelque-chose (lirico dramatico, lirico spinto…) qu’un authentique Heldentenor, ce qui pourrait expliquer un déclin rapide. La voix était raisonnablement puissante, le timbre était corsé, clair plutôt que barytonnant, l’émission assez nasale. Sur scène, le chanteur pouvait être un brin statique tout en restant bon acteur par sa gestuelle ou les expressions de son visage, d’un naturel touchant. Sa discographie et sa vidéographie, sans être abondantes, sont de grande qualité : Ariadne Auf Naxos (avec Anna Tomowa-Sintow, Kathleen Battle, Agnes Baltsa, Hermann Prey et James Levine), le rare Guercœur d’Albéric Magnard (Hildegard Behrens, José van Dam, Nadine Denize, et Michel Plasson), Die Walküre (Hildegard Behrens, Jessye Norman, James Morris et James Levine, qui existe en vidéo du Met), Oberon (Deborah Voigt et James Conlon), les Gurre-Lieder d’Arnold Schoenberg (Éva Marton, Florence Quivar, Hans Hotter et Zubin Mehta), la Messe glagolitique de Leoš Janáček, Les Troyens (Françoise Pollet, Deborah Voigt et Charles Dutoit). Il est mort le 11 novembre 2025 à Pittsburgh.

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