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Salzbourg 2013, c’est du lourd !

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Brève
24 novembre 2012
Salzbourg 2013, c’est du lourd !

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Comme souvent, l’ambassade d’Autriche à Paris s’est transformée pour quelques heures, jeudi 22 novembre, en ambassade de la musique, avec pour chef d’orchestre l’ambassadeur en personne Mme Ursula Plasnik. L’occasion était, cette fois-ci, la présentation à la presse du programme du Festival de Salzbourg 2013, par Helga Rabl-Stadler, présidente du Festival depuis 19 ans, et Alexander Pereira, l’intendant depuis quelques mois. L’ambition est le maître mot du millésime 2013. Le programme, qui s’étend sur un mois et demi (19 juillet – 1er septembre) est d’une richesse à faire pâlir les plus grandes maisons. Des récitals, des opéras en version de concert, de la musique sacrée même, pour ouvrir le festival… il y en a pour tous les goûts, le tout servi par de grandes voix, de grands chefs et de grands orchestre. Chacun se fera son opinion en feuilletant les pages du programme, qui couvre naturellement la musique de chambre et symphonique (on note l’intégrale des symphonies de Malher…).

Les festivités commenceront dès la Pentecôte (du 17 au 20 mai), avec une Norma à faire courir les foules : Cecilia Bartoli, directrice artistique du festival, chantera le rôle titre dans la tonalité originale, un ton et demi au-dessus de celle que l’on donne habituellement. Rebeca Olvera, une soprano légère en Adalgisa, John Osborne en Pollione et Michele Pertusi en Oroveso, seront dirigés par Giovanni Antonini et mis en scène par Moshe Leiser et Patrice Caurier. Alexander Pereira, très lié à la Cecilia depuis Zurich, a laissé entendre que cet investissement de la chanteuse romaine dans le belcanto pourrait se poursuive dans le futur à Salzbourg (sa Desdémone rossinienne devrait arriver au Théâtre des Champs-Elysées prochainement…). On en redemande !

S’agissant du festival d’été, on retiendra le double hommage à Wagner et à Verdi. Alexander Pereira a voulu déroger en cette année spéciale à la coutume selon laquelle il n’y a pas de Wagner au festival d’été, en proposant, à partir du 2 août, Die Meistersinger von Nürnberg (Volle, Saccà, Gabler, Werba, dir Gatti et mes Herheim), oeuvre que Bayreuth n’a pas programmée cette année. Rienzi complète l’année Wagner, en version de concert sous la direction de Philippe Jordan. « Grâce à Philippe, on peut s’attendre à un pèlerinage de nombreux parisiens » s’est amusé Pereira. Côté Verdi, le Don Carlo, en cinq actes mais en italien, bénéficie d’une distribution stellaire : Kaufmann, Harteros, Hampson, Semenchuk et Matti Salminen, sous la direction de Pappano et avec une mise en scène de Peter Stein. A propos du Philippe II de Salminen, Pereira a confié que le chef n’était a priori pas emballé par l’idée. Il est allé l’entendre… a pleuré et a signé ! Falstaff ne déparera pas le niveau vocal exceptionnel du festival (Maestri, Cedolins, Cavalletti, Kulman, Camarena, dir Mehta), l’originalité étant la dimension quasi-chambriste que le Festival veut rendre à l’oeuvre, dans le petit écrin de la Haus für Mozart. En version de concert, Giovanna d’Arco (Netrebko, Domingo, Sartori, direction Carignani) et le Nabucco de Muti (Lucici, Serjan, Belosselskiy, Meli) complèteront l’offre verdienne, de même qu’un Requiem de luxe (Stoyanova, Garanca, Beczala, Belosselskiy, direction Muti, les 17 et 18 août).

Mozart ne peut être oublié et Pereira a annoncé un cycle Da Ponte sur 2013-2015 avec dès cette année Cosi (Hartelius, Chappuis, Kankova, Pisaroni, Finley, direction Welser-Möst), avant en 2014 Don Giovanni et en 2015 Le Nozze, a priori dans des distributions stables. Lucio Silla, qui sera donné dès le début 2013 dans le cadre du festival Mozart (indépendant du Festival d’été), sera repris (Villazon/Peretyatko, dir Minkowski, mes Pynkoski).

SI le projet de Fin de Partie, d’après Beckett, confié à György Kurtág est repoussé au moins à 2014 (« il compose et vit au milieu de ses cartons d’esquisse qu’il ne lui reste plus qu’à assembler »), le festival donnera Gawain de Harrison Birtwistle (Maltman, Tomlinson, AIkin, direction Metzmacher, mise en scène Hermanis).

Enfin, la Norma du printemps sera reprise, toujours dans la Haus für Mozart, pour cinq représentations dans la même distribution.

Impressionnant programme donc, pour un festival qui, il est vrai, dispose de moyens au diapason et notamment d’un budget d’environ 60 millions d’euros (la moitié venant de la billetterie, un peu moins d’un quart des sponsors, et le reste des subventions publiques). Tout cela a un prix : jusqu’à 400 euros le billet pour les opéras les plus demandés… mais plus de la moitié des places vendues à un prix inférieur à 100 euros. L’organisation de vos vacances d’été, c’est maintenant ! Jean-Philippe Thiellay

 

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