En ce 19 mai ensoleillé, le Cercle Carpeaux décernait son trentième prix lyrique, attribué à un artiste choisi au sein de l’Académie de l’Opéra national de Paris.
Après avoir judicieusement couronné Stanislas de Barbeyrac en 2010 et Marianne Crebassa en 2012, le Cercle a opté cette année pour la mezzo-soprano ukrainienne Sofia Anisimova. La voix est en effet fruitée, racée, le chant souple et délié, la présence « scénique » naturelle et pleine de charme. On regrette seulement que l’interprète se soit présentée avec un air en français (la toujours payante chanson de Stéphano « Que fais-tu, blanche tourterelle ? » extraite du Roméo et Juliette de Gounod), langue dont elle escamote trop les consonnes.
Notre propre chouchou reste le ténor chinois Liang Wei, déjà remarqué dans L’Isola disabitata de Haydn donnée à l’Auditorium en mars dernier et qui nous offre un air d’Alfredo (La Traviata de Verdi) enflammé : timbre corsé, émission large et épanouie, il a pour nous tout d’un grand !
Parmi les six autres concurrents, on remarque également le vibrant et chaud baryton-brasse Ihor Mostovoi (encore un Ukrainien !), qui a eu la lourde tâche d’essuyer les plâtres du concert avec une entrée d’Argante (« Sibillar gli angui d’Aletto », Rinaldo de Haendel) – fort mal accompagnée.
Verra-t-on bientôt toutes ces prometteuses jeunes pousses fleurir sur les scènes de France et d’ailleurs ?….