Antonio Vivaldi prétendait avoir composé près de cent opéras. À ce jour, les musicologues n’en ont identifié qu’une cinquantaine et seule une vingtaine de partitions ont été retrouvées. Comme si ça ne suffisait pas (!), une partition inédite vient d’être reconstituée par le chef d’orchestre et musicologue Federico Maria Sardelli, La Costanza Trionfante (La Constance triomphante, titre approprié à cette découverte). « Jusqu’à présent, nous ne connaissions que sept airs, découverts en 2001 au château de Berkeley. À partir de là, j’ai trouvé de nouvelles traces, comme un groupe d’airs à Berlin et deux pasticcios à Hambourg. Grâce à des déductions musicologiques et à l’étude de la littérature critique, j’ai relié des airs de Costanza figurant dans des opéras ultérieurs de Vivaldi, ainsi que des fragments copiés et récupérés par des chanteurs pour être intégrés à des ouvrages d’autres compositeurs (…) Tous les récitatifs manquent encore (ndlr : les récitatifs de l’époque ne présentent guère d’originalité artistiques de toute façon), mais nous avons déjà une idée complète de ce drame avec des rois, des reines, des princesses et des personnages contrariés.» La recréation de l’ouvrage a eu lieu à Lucques, dans la Cappella Guinigi del Complesso di San Francesco le 16 octobre, sous la direction de Sardelli à la tête de l’Orchestra Barocca Modo Antiquo, avec le soprano Valeria La Grotta, le mezzosoprano Cecilia Molinari, et le ténor Valentino Buzza. Une reprise du concert est prévue le 19. Entrée libre sur réservation.
Pour l’anecdote, on rappellera qu’en 1992 Jean-Claude Malgoire avait compilé un Motezuma, pastiche s’appuyant sur le livret (conservé) de l’opéra, dont la musique était, elle, perdue. Le chef d’orchestre avait réutilisé des airs extraits d’autres ouvrages du compositeur. La partition originale fut retrouvée dix ans plus tard et enregistrée par Allan Curtis. On n’est donc pas à l’abri de nouvelles découvertes !
Source : Il Corriere fiorentino
