Forum Opéra

La Catena d’Adone

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
11 avril 2012
Mezz’arie pour mezz’opera

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

La Catena d’Adone –
Favola boschereccia en un prologue et cinq actes (1626)

Détails

Falsirena
Luciana Mancini
Adone
Reinoud van Mechelen
Venere (& Ninfa)
Merel Elishevah Kriegsman
Amore (& Ninfa)
Catherine Lybaert
Idonia (&Ninfa)
Marie de Roy
Appolo (& Pastore)
David Szigetvari
Oraspe (& Pastore)
Olivier Berten
Areste, Plutone (& Pastore)
Nicolas Achten
Scherzi Musicali
Direction musicale
Nicolas Achten
Enregistré au Trifolion d’Echternach (Luxembourg) en octobre 2010
2 CD Alpha 184 – 132’09

 

Plus que tout autre label, Alpha a pour ses disques le souci de choisir une iconographie faisant écho à la partition qu’il entend mettre en valeur. Ici, la toile choisie, due à Orazio Gentileschi*,, est strictement contemporaine de la partition de Domenico Mazzocchi ** . L’on y observe avec justesse que la clarté de son exposition, la didactique de sa mise en scène sont héritières en droite ligne du Caravage. D’après le livret, ces caractéristiques seraient à mettre en parallèle avec la réforme de l’opéra à Rome qu’initie La Catena d’Adone, réforme qui aurait brisé la monotonie florentine du récitatif pour le faire entrer de plain-pied dans le bain du drame baroque. Mais à dire vrai, nous n’avons pas trouvé dans cet enregistrement la vie et l’urgence renouvelées que nous promettaient à la fois jaquette et livret. La raison en est sans doute multiple.

 

D’abord notre réticence à n’appréhender ces œuvres « primitives » que par l’oreille, alors que l’œil, et à travers lui l’esprit seraient dix fois plus stimulés par une version scénique. Par elle, le verbe épouse nécessairement le geste, tandis que la lecture cursive d’un livret trilingue fausse le jeu et sans doute aussi l’écoute. Pour preuve, le choc critique que fut le Sant’Alessio de Landi remonté par William Christie, opéra romain de cinq ans le cadet de notre Catena. De même pour la redécouverte de l’opéra vénitien, Cavalli en tête. Qui se satisferait encore aujourd’hui de les aborder seulement au disque ?

 

Peine également nous a été donnée de voir dans cette œuvre la véritable pierre de touche stylistique annoncée, si ce n’est son pedigree de premier opéra romain. Alors oui, on approche de l’aria (ce sont des mezz’arie nous dit-on), on touche du doigt l’ébauche d’un ensemble, on apprécie telle nuance ou dissonances nouvelles. Mais l’impression d’ensemble est davantage celle d’un crépuscule que d’une aurore, comme disait Claude. Le tout baigne encore très profondément dans ce recitar cantando venant du fond de la Renaissance, admirable mélodie mélancolique, pourtant encore loin de ce qui arrivera ne serait-ce que vingt ans plus tard ailleurs en Italie. Un trait d’union sans doute, en tout cas – à nos yeux profanes – pas une pièce maîtresse.

 

La troupe réunie met beaucoup d’ardeur dans ce travail de longue haleine qu’est la regravure d’un opéra oublié. Le tout jeune Nicolas Achten y va de tous ses talents : luthiste, harpiste, claveciniste, chef, chanteur même ! Son ensemble Scherzi Musicali accompagne avec attention, mais trop mollement et sans doute se perdant un peu trop dans le détail, un ensemble de solistes que l’on sent complices, mais pas forcément du niveau que l’on aurait souhaité pour une telle entreprise. Le rôle titre est habité avec émotion par le ténor Reinoud van Mechelen, remarquable de sensibilité et de diction. A noter également au dessus du lot la Falsirena de Luciana Mancini, grave et solaire. Ces deux-là nous donnent à vivre les vrais beaux moments de ce disque. Sans douter aurions-nous pris nos billets pour les entendre et les voir sur scène : Athénée, Favart, Bouffes du Nord ou même TCE, à vous !

 

* dont le nom sera porté plus notoirement par sa fille, Artemisia Gentileschi, première grande peintre baroque.

** partageant lui aussi son patronyme avec son compositeur de frère, Virgilio Mazzocchi. Il est l’auteur de l’Egisto présenté en octobre dernier à l’Athénée (voir recension de Bernard Schreuders).

 

 

 
 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
alpha184

Note ForumOpera.com

2

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

La Catena d’Adone –
Favola boschereccia en un prologue et cinq actes (1626)

Détails

Falsirena
Luciana Mancini
Adone
Reinoud van Mechelen
Venere (& Ninfa)
Merel Elishevah Kriegsman
Amore (& Ninfa)
Catherine Lybaert
Idonia (&Ninfa)
Marie de Roy
Appolo (& Pastore)
David Szigetvari
Oraspe (& Pastore)
Olivier Berten
Areste, Plutone (& Pastore)
Nicolas Achten
Scherzi Musicali
Direction musicale
Nicolas Achten
Enregistré au Trifolion d’Echternach (Luxembourg) en octobre 2010
2 CD Alpha 184 – 132’09

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

L’évidence
Sabine DEVIEILHE, Mathieu PORDOY
CDSWAG