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Dix airs d’opéra pour partir du bon pied le matin

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21 décembre 2015

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L’opéra, ça se termine toujours mal ; c’est tragique, triste et déprimant. Pas forcément. La preuve en dix morceaux spécialement choisis pour bien démarrer sa journée.


1. « Gemo in un punto e fremo » (Antonio Vivaldi, L’Olimpiade – 1734)

D’une manière générale, Antonio Vivaldi est un compositeur recommandé le matin, ne serait-ce que pour son écriture souvent tonique. Prenez par exemple « Gemo in un punto e fremo », l’air de Licida déchiré de remords à la fin du 2e acte de L’Olimpiade. L’énergie sauvage impulsée par le rythme obsédant de cette partition vaut tous les jus d’orange, tasses de café ou comprimés de vitamine C.  [Christophe Rizoud]

2. « Régnez, plaisirs et jeux » (Jean-Philippe Rameau, Les Indes galantes – 1736)

En démarrant votre journée au milieu du faste orchestral et vocal de l’Acte des Sauvages, vous pourrez vous prendre pour Louis XV jusqu’au soir. Au milieu des plaisirs et des ris dont Zima déclare ouvert le règne en ces bois, vous serez vraiment le Bien-Aimé, porté par une euphorie durable et communicative. [Laurent Bury]

3. « Ah! sì, per voi già sento » (Gioachino Rossini, Otello – 1816)

Dans un fracas d’armes et de trompettes, Otello, façon Rossini, fait son entrée sur scène en une aria vivement conseillée à ceux qui peinent le matin à s’extirper de leur couette. Passé le tumulte liminaire, la première partie de l’air, songeuse, prolonge quelques minutes la sensation de demi-sommeil avant qu’une cabalette martiale ne vienne, à renfort de roulades virtuoses, sonner l’heure de se lever d’un pied forcément conquérant. [Christophe Rizoud]

4. « Dich teure halle » (Richard Wagner, Tannhäuser – 1845)

Parce que chaque jour nouveau à conquérir est comme une Wartburg à redécouvrir, la joie innocente d’Elisabeth devrait vous aider à prendre un bon départ : c’est sûr, le chant de Tannhäuser l’éveillera et l’arrachera aux rêves lugubres. Oubliez donc toute mélancolie, et ne songez plus qu’au bonheur de retrouver vos proches et vos collègues de travail… [Laurent Bury]

5. « Je suis gai, soyez gais » (Jacques Offenbach, La belle Hélène – 1864)

Bien avant Émile Coué et sa fameuse méthode, Offenbach avait compris que rien ne valait l’autosuggestion pour voir la vie du bon côté. Au 3e acte de La belle Hélène, Pâris, déguisé en grand Augure de Vénus, se fait le porte-parole de la pensée positive. Ses « je suis gai, soyez gais » sous forme de Tyrolienne débridée et ponctuée de « La laï tou » en voix de fausset sont un appel euphorique à envisager sa journée comme une partie de plaisir. [Christophe Rizoud]

6. « Ah, parais » (Jules Massenet, Le Mage – 1891)

Pendant que le Roméo de Gounod appelle le soleil à se lever, le Zarâstra de Massenet incite à surgir de l’ombre « l’astre de son ciel », qui n’est autre que sa bien-aimée Anahita. Quel que soit l’astre qui illumine vos jours, il ne saurait tarder à paraître si vous sortez du lit pour affronter cette journée, encouragé par les phrases caressantes de cet air, parmi les plus beaux du compositeur stéphanois. [Laurent Bury]

7. « ¡ Ay ba ! » (Vicente Lleó, La Corte del Faraón – 1910)

Bon, une fois n’est pas coutume, vous allez vous accorder cinq minutes supplémentaires de grasse matinée, mais en musique, bien sûr. Et quoi de mieux pour flatter votre penchant à l’indolence que cet air tiré d’une zarzuela-péplum ? Les onomatopées du texte et le balancement lascif du refrain évoquent les soupirs voluptueux des troublantes Babyloniennes, dont le corps se ploie tels palmiers secoués par le vent, et dont les lèvres appellent les baisers goulus… [Laurent Bury]

8. « Nessun dorma » (Giacomo Puccini, Turandot – 1926)

Il y a d’abord les premiers mots de l’air chanté par Calaf dans Turandot : en français, « Que personne ne dorme », autrement dit, inutile de trainer au lit. Puis, le concert phénoménal donné par les trois ténors aux Thermes de Caracalla en 1990, lors de la Coupe du monde de football dont « Nessun dorma « devint aussitôt l’hymne. Si, depuis, des stades entiers se lèvent en l’entonnant, pourquoi pas vous ? [Christophe Rizoud]

9. « C’est ça la vie » (Moisés Simóns, Toi, c’est moi – 1934)

« C’est ça, la vie » gazouille Viviane dans Toi, c’est moi, l’opérette de Moïsés Simons, compositeur cubain exilé à Paris dans les années 1930, et l’on veut bien la croire lorsque la vie chaloupe ainsi sur un rythme sud-américain qui est tout à la fois gage de soleil, de bonne humeur et de caresses sucrées. Allez hop, debout et on danse !  [Christophe Rizoud]

10. « News has a kind of mystery » (John Adams, Nixon in China – 1987)

Et si, un matin, au lieu d’ouvrir le robinet à nouvelles du monde que sont les chaînes de radio, vous vous accordiez un moment de réflexion sur la nature mystérieuse de l’information ? Cette méditation n’aura rien de soporifique, c’est promis. Vertige de l’histoire pour Richard Nixon, mais un solide plein d’enthousiasme pour vous grâce à l’ostinato frénétique de John Adams dans son premier opéra. [Laurent Bury]

 

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