Réhabilitons Lecocq ! Pas le coq gaulois mis à mal récemment par les footballeurs français mais Charles Lecocq, le compositeur d’opéras bouffes. Le célèbre musicologue Paul Landormy – que la musique française tenait en éveil – disait : « C’est un plus grand musicien qu’on ne croit et qu’il ne croyait lui-même ».
Ce compositeur convient à tout le monde. Lecocq séduit le…poulailler aussi bien que le parterre !
Le succès de sa Fille de Madame Angot, donnée en concert au Théâtre des Champs-Elysées en a été la preuve.
Oh, l’argument est bien désuet avec ses histoires de tromperies à l’époque du Directoire ! Les douces plaisanteries qui firent sourire les spectateurs étaient bien éloignées des violences auxquelles nos écrans nous habituent… et même la récente période électorale ! Elles répandirent dans la salle une touchante bonne humeur.
Le spectacle était coproduit par le Palazzetto Bru Zane, institution installée à Venise qui a pour but de promouvoir la musique française du XIXe siècle.
Brillante, pétillante, la soprano Anne-Catherine Gillet a triomphé dans le rôle principal. A ses côtés, Véronique Gens a une fois de plus fait preuve de classe dans l’interprétation du beau chant français. (Nous avions encore en mémoire le magnifique récital de mélodies françaises avec lequel elle avait rouvert le Capitole de Toulouse il y a un mois). Ces deux sopranos ont mis la salle en émoi dans leur duo « Jours fortunés de notre enfance ».
Matthias Vidal, l’un de nos brillants jeunes ténors français, dont la voix et la personne débordent de santé, a assumé avec panache son rôle de séducteur. A ses côtés, Artavazd Sargsyan, chanteur au timbre suave, avait tout d’un ténor de charme. Matthieu Lécroart, baryton de bonne tenue, a assumé l’indispensable rôle de bourgeois trompé.
Venu du répertoire sacré, le chœur du Concert spirituel fut tout à fait à l’aise dans ce répertoire facétieux. Quant à l’Orchestre de Chambre de Paris, mené avec précision et entrain par Sébastien Rouland, il sema d’étincelles cette soirée de bonne humeur.
Tous, solistes, choristes, musiciens et chef ont su mettre Lecocq en pâte !
Opéra comique
Musique de Charles Lecocq
Livret de Clairville, Paul Siraudin, Victor Koning
Créé au théâtre des Fantaisies Parisiennes de Bruxelles le 4 décembre 1872 puis à Paris aux Folies Dramatiques le 21 février 1873.
Clairette Angot
Anne-Catherine Gillet, soprano
Mademoiselle Lange
Véronique Gens, soprano
Pomponnet
Artavazd Sargsyan, ténor
Ange Pitou
Mathias Vidal, ténor
Larivaudière
Mathieu Lécroart, baryton
Amarante
Ingrid Perruche, soprano
Louchard
Antoine Philippot , baryton
Trenitz
Flannan Obé, baryton
Cadet
David Witczak, baryton
Chœur du Concert Spirituel
Orchestre de chambre de Paris
Direction musicale
Sébastien Rouland
Paris, Théâtre des Champs Elysées, 30 juin 2021
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