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Questionnaire de Proust – Christian Gerhaher : « Le chanteur du passé avec lequel j’aurais aimé chanter ? Fritz Wunderlich. »

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Interview
16 juillet 2025
Tout juste auréolé d’un « Disque du mois » pour son superbe CD Brahms, Christian Gerhaher a accepté de se prêter au jeu du Questionnaire de Proust. Le baryton allemand sera de retour en France en novembre prochain sur la scène du Palais Garnier, en Conte di Almaviva des Noces de Figaro.

Infos sur l’œuvre

Détails

Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ?
Wozzeck à Zurich, Cavalleria Eusticana & Pagliacci au Royal Opera House de Londres.

Mon pire souvenir dans une salle d’opéra ?
Mes diverses angoisses.

Le livre qui a changé ma vie ?
Faust de Goethe, Aus dem Leben eines Taugenichts d’Eichendorff.

Le film qui a changé ma vie ?
Solaris de Tarkovski, Le Cinquième élément de Luc Besson.

Le chanteur du passé avec lequel j’aurais aimé chanter ?
Fritz Wunderlich.

Trois Lieder à emporter sur une île déserte ?
In der Fremde (ouverture du Liederkreis de Schumann), Tränenregen (de Die Schöne Müllerin de Schubert), Les berceaux de Fauré.

Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art ?
D’innombrables rencontres avec diverses mélodies.

La ville où je me sens chez moi ?
Munich, où je suis chez moi.

La ville qui m’angoisse ?
Tokyo, Dallas.

Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?
Rien — je pense que la fierté, l’honneur et la gloire ne sont pas des valeurs valables. Mais je suis heureux de la confrontation très approfondie avec les crimes nazis qui fait désormais partie de l’éducation allemande.

Le metteur en scène dont je me sens le plus proche ?
Andreas Homoki, Christof Loy, Peter Sellars.

Mon pire souvenir avec un chef d’orchestre ?
La première d’une magnifique production de Tannhäuser.

Le chef d’orchestre qui m’a le plus appris ?
Heinz Holliger, Simon Rattle.

À part chanter, ce que j’ai dû faire de plus compliqué sur scène ?
Chanter et jouer la Sérénade dans Don Giovanni de Mozart avec des expressions opposées – j’ai échoué.

Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ?
Le pianoforte.

Le chanteur du passé dont l’écoute m’a le plus appris ?
Dietrich Fischer-Dieskau, José van Dam.

Le chanteur du présent que je trouve d’une rare générosité ?
Franz Josef Selig.

Si j’étais compositeur ?
… alors je ne serais pas chanteur.

Mon moment de gêne le plus marquant ?
Je ne répéterai pas cette gêne en en parlant.

Le compositeur auquel j’ai envie de dire « mon cher, ta musique n’est pas pour moi » ?
Andrew Lloyd Webber, Johann Strauss, Richard Strauss.

Ma figure historique préférée ?
Georg Elser.

Mon pire souvenir historique des 40 dernières années ?
Le vote du Brexit, la première élection de Trump, l’invention de l’intelligence artificielle, les innombrables guerres.

Le rôle que j’aimerais chanter dans quelques années ?
Je suis heureux de ce que j’ai eu la chance de chanter jusqu’à présent.

Le rôle que je ne chanterai plus jamais ?
Pelléas, malheureusement…

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