Cette sélection s’appuie sur le Guide Musique & Opéra autour du monde, qui propose une vue d’ensemble de la saison 2025-26 à travers la compilation détaillée de 570 programmes d’orchestres, de salles de concert, d’opéras et de festivals dans le monde, à laquelle s’ajoute l’agenda de 1 290 artistes et plusieurs index pour faciliter les recherches (plus d’informations).
- Roselyne Bachelot
BEMBO, Ercole amante (dir. Leonardo García-Alarcón , mes. Netia Jones) – Paris (Bastille), du 28 mai au 14 juin 2026
Pour célébrer les femmes compositrices d’opéra, et rappeler qu’on doit écouter les femmes qui disent NON.
- Yvan Beuvard
SONDHEIM, Putting it Together (dir. Thierry Boulanger ; mes. Olivier Bénézech) – Toulon, du 24 au 26 avril 2026
En attendant Follies, à l’Opéra du Rhin. Un an après le choc de Sweeney Todd, mis en scène par Barrie Kosky, avec Natalie Dessay, Scott Hendricks…et Jasmine Roy, deux chefs-d’œuvre à (re) découvrir, dans de prometteuses mises en scène, avec la meilleure distribution.
- Yannick Boussaert
WAGNER, Tristan und Isolde (dir. Susanna Mälkki ; mes. Bárbara Lluch) – Barcelone, du 12 au 31 janvier 2026
Quand la soprano dramatique de sa génération effectue sa prise de rôle en Isolde, c’est forcément un événement. Si en plus elle est accompagnée du Heldentenor en vue et d’une ancienne princesse d’Irlande passée à Brangäne, la soirée promet d’être tellurique : Lise Davidsen, Clay Hilley et Irene Theorin nous donnent rendez-vous en janvier 2026 à Barcelone sous la baguette de Susanna Mälkki !
- Edouard Brane
GLASS, Satyagraha (dir. Ingo Metzmacher ; mes. Or Schraiber) – Paris (Garnier), du 10 avril au 3 mai 2026
Car Philip Glass fait (enfin !) son entrée à l’Opéra de Paris et surtout pour enfin entendre Anthony Roth Costanzo dans le rôle-titre, tout en étant particulièrement curieux de découvrir le travail de Bobbi Jene Smith.
- Antoine Brunetto
DONIZETTI, Lucrezia Borgia (dir. Maurizio Benini ; mes. Silvia Paoli) – Séville, du 3 au 9 décembre 2026
La Maestranza de Séville nous gâte pour la création in-loco de Lucrezia Borgia de Donizetti en décembre prochain ! Car qui peut-on imaginer de plus excitant aujourd’hui dans le rôle de la célèbre empoisonneuse que Marina Rebeka, qui pourra y mettre en valeur toutes ses qualités : légato infini, virtuosité et timbre glacé.
- Tania Bracq
CAVALLI, La Calisto (dir. Sébastien Daucé ; mes. Jetske Mijnssen) – Rennes, du 8 au 12 octobre 2025
Une rareté qui vient de triompher au festival d’Aix-en-Provence sous la houlette conjointe de Jetske Mijnssen et Sébastien Daucé et s’aventure ensuite dans la France entière (Angers Nantes Opéra, Théâtre des Champs-Elyseés, Caen) par le jeu fructueux des coproductions.
- Christine Ducq
SIKORA, Dorian Gray (dir. Jacek Kaspszyk ; mes. David Pountney) – Poznan, du 23 au 29 novembre 2025
Pourquoi ne pas découvrir le nouvel opéra d’une compositrice polonaise basée à Paris, couverte de prix, âgée de 81 ans, nommée Elzbieta Sikora ? Créatrice d’une cinquantaine d’œuvres dont trois opéras (Ariadna, L’Arrache-coeur, Madame Curie), la compositrice s’est vu commander par le Théâtre Wielki de Poznan (Pologne) un quatrième opus, Dorian Gray, dont la création mondiale se fera le 23 novembre 2025. Et comme on admire les compositrices formées par Pierre Schaeffer, Betsy Jolas, et le roman d’Oscar Wilde…
- Jean-Jacques Groleau
WEINBERG, La Passagère (dir. Francesco Angelico ; mes. Johannes Reitmeier) – Toulouse, du 23 au 29 janvier 2026
Pour la rareté de l’ouvrage – dont ce sera la première scénique en France – autant que pour sa beauté. Et comme la distribution est alléchante, il serait dommage de passer à côté de cette découverte !
- Sonia Hossein-Pour
DUSAPIN, Antigone (dir. Klaus Mäkelä) – Paris (Philharmonie), du 7 au 9 octobre 2025
Parce que Pascal Dusapin est l’un des plus grands compositeurs de notre temps, que son exploration des thèmes antiques ou littéraires est toujours une brèche par laquelle nous entrevoyons la condition humaine sous un angle cruellement lucide et contemporain.
- Yves Jauneau
WAGNER, L’Or du Rhin (dir. Kirill Petrenko ; mes. Kirill Serebrennikov) – Salzbourg (et en version concert à la Berliner Philharmonie), du 27 mars au 6 avril
Un nouveau Ring qui se prépare sur plusieurs années, avec le Berliner, la direction de Kirill Petrenko, une mise en scène qui s’annonce audacieuse, et surtout les grands débuts de Gerhaher en Wotan.
- Catherine Jordy
CHERUBINI, Médée (dir. NC ; mes. Alexis Minotis) – Epidaure, 20 juin 2026
Parce que l’œuvre dans un tel lieu est mythique et que ce sera(it) le prétexte pour aller voir à Athènes le musée Maria Callas.
- Dominique Joucken
BERLIOZ, Benvenuto Cellini (dir. : Alain Altinoglu ; mes. Thaddeux Strassberger) – Bruxelles (La Monnaie), du 28 janvier au 17 février 2026
Le tout premier opéra écrit par Berlioz est rarement à l’affiche. C’est pourtant une œuvre bouillonnante de vie, d’un rythme haletant, qui contient nombre de pages très en avance sur son époque, à savoir 1838. La Monnaie de Bruxelles saute le pas et proposera une lecture sans doute décapante grâce à la mise en scène de Thaddeus Strassberger. Dans le rôle-titre, l’incomparable John Osborn devrait faire des étincelles. Alain Altinoglu aura quant à lui pour mission de faire briller de mille feux l’orchestre de Berlioz, comparable au chaudron du sculpteur.
- Julian Lembke
PINTSCHER, Nuit sans aube (dir. Matthias Pintscher ; mes. James Darrah) – Paris (Opéra Comique), du 11 au 17 mars 2026
Ancien directeur de l’EIC, Pintscher est une figure incontournable de la scène musicale française. Très lié à mon mentor (et sujet de thèse) Aribert Reimann, il a écrit un premier opéra à l’âge de vingt-trois ans, qui répondait déjà à plusieurs de mes champs de recherche ; celui-ci n’est que son deuxième.
- Fabrice Malkani
VERDI, Stiffelio (dir. Jérémie Rhorer ; mes. Vasily Barkhatov) – Vienne (Theater an der Wien), du 26 avril au 13 mai 2025
Quel effet produira cet opéra longtemps méconnu sur une scène où, a priori, on ne l’attend guère ? On se promet beaucoup de plaisir à l’entendre sous la baguette de Jérémie Rhorer, qui a dirigé l’œuvre en 2016 à Francfort. Dans le rôle-titre, l’un des meilleurs ténors verdiens italiens d’aujourd’hui, Luciano Ganci, tandis que la soprano libano-canadienne Joyce El-Khoury prêtera au personnage de Lina le charme ensorceleur de sa voix. Notons également la présence de Franco Vassallo en Stankar, dans une mise en scène de Vasily Barkhatov (qui prépare par ailleurs un Boris Godounov pour octobre 2025 à Lyon).
- Cédric Manuel
OFFENBACH, Robinson Crusoé (dir. Marc Minkowski ; mes. Laurent Pelly) – Paris (TCE), du 3 au 14 décembre 2025
Parce que j’ai toujours tant aimé le travail de Pelly dans Offenbach, parce qu’on retrouve la paire Pelly-Minkowski et que la distribution semble des plus prometteuses, pour un chef-d’œuvre trop rare sur nos scènes et qui pourrait bien trouver un nouveau souffle !
- Clément Mariage
MEYERBEER, Le Prophète (dir. Marc Leroy-Calatayud) – Paris (TCE), le 28 mars 2026
Parce que Meyerbeer est rare à Paris, parce que c’est une œuvre qui comprend des passages ébouriffants et parce qu’il y a John Osborn dans le rôle-titre qui est aujourd’hui quasiment inimitable dans ce type de rôle.
- Louise Momal
DONIZETTI, Lucie de Lammermoor (dir. Speranza Scappucci ; mes. Evgeny Titov) – Paris (Opéra-Comique), du 30 avril au 10 mai 2026
Deux fois Ophélie à l’Opéra-Comique, deux fois bouleversante en héroïne romantique à la raison égarée, Sabine Devieilhe y incarnera Lucie pour la première fois, dans une version française que Donizetti aurait pu lui tailler sur mesure. Ce qu’Evgeny Titov, metteur en scène à l’univers visuel cru et viscéral, pourrait faire de l’intrigue particulièrement violente et étouffante du drame de Scott laisse également plein d’impatience.
- Jean Michel Pennetier
WAGNER, Die Walküre (dir. Vladimir Jurowski ; mes. Tobias Kratzer) – Munich (Bayerische Staatsoper), du 25 juin au 8 juillet 2026
On attend avec impatience ce second volet du Ring mise en scène par Tobias Kratzer dont on espère qu’il sera aussi réjouissant que le premier !
- Christian Peter
HOLMES, La Montagne noire (dir. Pierre Dumoussaud ; mes. Dominique Pitoiset) – Bordeaux, du 19 au 22 mai 1926
Pour qui se sent lassé de revoir à longueur de saisons les mêmes piliers du répertoire, pour qui est avide de raretés, voire de nouveautés, l’Opéra de Bordeaux propose la saison prochaine cette redécouverte intéressante
- Guillaume Picard
Un opéra rarissime d’un fougueux compositeur trop absent des salles occidentales ; un conte de Noël emprunté à Gogol ; un duo aussi solide et inspiré que Jurowski (direction musicale) et Kosky (mise en scène) pour une nouvelle production émaillée de quelques grands noms aux affinités connues avec les répertoires slaves (Violeta Urmana, Elena Tsallagova, Ekaterina Semenchuk, Sergei Leiferkus)… et pour couronner le tout, on peut rêver d’un voile de neige sur Munich qui inviterait irrésistiblement à une promenade pittoresque dans l’Englischer Garten. Vous ne croyez plus au père Noël vous ? »
- Marcel Quillévéré
ADAMS, Nixon in China (dir. Kent Nagano ; mes. Valentina Carrasco) – Paris (Bastille), du 24 février au 20 mars 2026
Je n’ai pas oublié la merveilleuse production du Châtelet en 2012 avec June Anderson notamment. Je n’ai pas vu celle de la Bastille. Je ne veux pas la manquer cette fois
- Christophe Rizoud
VERDI, Nabucco (dir. Riccardo Frizza ; Andreas Homoki) – Naples, du 18 au 31 janvier 2026
Non pour l’œuvre, même si électrisante, ni pour la mise en scène d’Andreas Homoki, déjà vue à Zurich en 2022, mais pour Naples – aux baisers de feu –, son Teatro San Carlo – un des plus beaux au monde – et la conjonction de deux voix dont on sait depuis Thais à Monte-Carlo qu’elles jouent sur la même portée : Marina Rebeka et Ludovic Tézier, l’une et l’autre – qui plus est – dans une prise de rôle.
- Guillaume Saintagne
HERMAN, La Cage aux folles (dir. Christophe Grapperon, Stéphane Petitjean ; mes. Olivier Py) – Paris (Châtelet), du 5 décembre au 10 janvier 2026
« I am what I am », avant Gloria Gaynor c’est dans cette comédie musicale de 1983 que ce tube a fait le tour du monde. En France, on ne put la voir qu’en 1999, alors que la pièce de Jean Poiret et les films qui ont suivi y triomphaient depuis de nombreuses années. Amplifiant son message de tolérances par le rire, elle contribua à l’acceptation de l’homosexualité. Olivier Py tentera de lui assurer le succès qu’elle n’a jamais eu dans la ville lumière avec rien moins que Laurent Lafitte pour jouer la flamboyante et maternelle Albin/Zaza.
- Maurice Salles
HAENDEL, Ariodante (dir. Raphaël Pichon ; mes. Robert Carsen) – Paris (Garnier), du 16 septembre au 12 octobre
Pour retrouver l’émotion de l’interprétation du rôle-titre par Cecilia Molinari, la Dalinda éperdue de Sabine Devieilhe et le Polinesso fascinant de Christophe Dumaux, la direction acérée de Raphaël Pichon à la tête de Pygmalion et le savoir-faire de Robert Carsen.
- Charles Sigel
CHOSTAKOVITCH, Lady Macbeth du district de Mtsensk (dir. Riccardo Chailly ; mes. Vasily Barkhatov) – Milan, du 7 au 30 décembre 2025
Après sa Norma très politique de 2025 au Staatsoper de Vienne, et en se rappelant de sa Khovantchina à Bâle en 2015, hâte de découvrir la lecture par Vasily Barkhatov du chef d’œuvre de Chostakovitch, et d’entendre la Ekaterina de la puissante Sara Jakubiak et le Boris d’Alexander Roslavets (par ailleurs un grand Boris Godounov).
- Clément Taillia
Rouen, terre wagnérienne ? On se souvient d’un Tannhäuser alléchant (on devait notamment y applaudir le Wolfram de Samuel Hasselhorn) sacrifié par la crise Covid ; on attend désormais un Vaisseau Fantôme. À la mise en scène et, comme à son habitude, à la conception vidéo, Marie-Ève Signeyrole, qui devrait susciter autant de débats et de remous que pour sa récente Médée de Cherubini (Opéra Comique et Montpellier) ; sur scène, un casting de luxe, d’où devraient émerger le Hollandais d’Alexandre Duhamel et la Senta de Miina-Liisa Värelä, la dernière Ortrud de Bayreuth ; last but not least, dans la fosse, Ben Glassberg, qui signe sa dernière saison en Normandie avant de passer la main à Pierre Dumoussaud. Un mandat marqué par de grandes réussites (dont une belle Clémence de Titus de Mozart, au disque et en version de concert) auquel les fracas de la partition de Wagner rendront assurément justice
- Pierre Venissac
PARRA, Orgia (dir. Pierre Bleuse ; mes. Calixto Bieito) – Paris (Philharmonie), 22 novembre 2025
Créé à Bilbao en 2023, ce spectacle qu’on devine viscéral arrive à Paris pour une date unique qu’on ne manquera sous aucun prétexte. On attend beaucoup de la rencontre artistique, évidente sur le papier, entre Hèctor Parra, Pier Paolo Pasolini et Calixto Bieito, ce dernier trouvant le meilleur de son inspiration dans les ouvrages récents.
- Thierry Verger
VERDI, Otello (dir. Nicola Luisotti ; mes. David Alten) – Madrid, du 19 septembre au 6 octobre 2025
La production de David Alten est de retour au Teatro Real de Madrid, avec cette fois-ci Asmik Grigorian en Desdemona (en alternance avec Maria Agresta). Dans le cast A, Brian Jagde sera Otello et Igor Golovatenko Cassio. Nicola Luisotti dirigera les chœurs et l’ Orquesta Titulares del Teatro Real.
